Le FRAPRU inquiet de la rareté des logements inoccupés
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Le FRAPRU s’inquiète de la baisse du taux d’inoccupation à l’échelle du Québec et dans plusieurs régions métropolitaines, en particulier à Québec et Saguenay où le taux a chuté à 0,7 %. Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, « après s’être atténuée durant quelques années, la rareté de logements locatifs semble vouloir redevenir plus vive, ce qui n’augure rien de bon pour les locataires et en particulier pour les familles et les personnes à plus faible revenu ».
Le Rapport sur le marché locatif publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révèle que le taux de logements inoccupés a baissé dans les six régions métropolitaines du Québec. À Saguenay, ce sont les familles qui risquent de faire les frais de la chute brutale de l’offre de logements, constate le FRAPRU, le taux n’étant plus que de 0 % dans les appartements de trois chambres à coucher et plus et de 0,3 % dans ceux de deux chambres à coucher. À Québec, où la pénurie dure depuis le début des années 2000, le taux est passé de 1 % en 2011 à 0,7 % en 2012.
Montréal et Gatineau connaissent également une diminution préoccupante de leur offre d’appartements locatifs. Le pourcentage de logements inoccupés, qui était de 2,8 % dans les deux régions métropolitaines en 2010, y a en effet baissé respectivement à 2,2 % et 2,1 %.
Le FRAPRU fait par ailleurs remarquer que plusieurs régions demeurent aux prises avec une sévère pénurie. C’est particulièrement les cas en Abitibi. Le taux de logements inoccupés est passé de 0,0 % à 0,2 % à Val d’Or, mais il est tombé de 0,6 % à 0,3 % à Rouyn-Noranda et de 0,4 % à 0,1 % à Amos. Le taux est également très alarmant à Sept-Îles et Salaberry-de-Valleyfield. Il est, dans les deux cas, passé de 0,7 % à 0,3 %.
François Saillant estime que la situation pourrait s’aggraver encore davantage, au moins dans les régions métropolitaines de Montréal, Québec et Gatineau où la construction de logements locatifs est à son plus bas. En 2011, à peine 7161 logements locatifs ont été mis en chantier à l’échelle de la province. Il s’agit d’une baisse de 31 % par rapport à 2007. Or, 2012 semble s’annoncer encore pire, la construction d’à peine 888 logements locatifs ayant démarré contre celle de 1678 à la même période l’an dernier. C’est sur l’île de Montréal où la situation est la plus catastrophique, 454 logements locatifs ayant été mis en chantier en 2011. Or, au 31 mai 2012, ce nombre n’était que de 183 logements contre 407 l’an dernier. Pendant ce temps, la construction d’unités de condominiums continue à progresser passant de 1978 à 2300.
Le FRAPRU recommande aux ménages qui ne se sont pas encore trouvé un toit d’entrer en contact le plus rapidement possible avec le comité logement ou l’association de locataires de leur municipalité et de mettre leur office municipal d’habitation au courant de leur situation. À Montréal, la Ville a confirmé hier que les ménages ne parvenant pas à se trouver un logement peuvent réclamer de l’aide, en appelant au 514-868-4002.
La progression des loyers
Le FRAPRU constate que la rareté de logements locatifs, liée à la faible protection légale dont dispose les locataires a entrainé une progression majeure des coûts de loyer. De l’automne 2003 au printemps 2012, le loyer moyen a augmenté de 25 % à l’échelle du Québec, la hausse ayant été de 31 % à Québec, 27 % à Sherbrooke et Trois-Rivières et de 26 % à Montréal.