Un Canadien sur cinq croit que les femmes encouragent les agressions sexuelles lorsqu'elles sont en état d'ébriété
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Un sondage Omnibus national révèle que les Canadiens blâment toujours les femmes pour les agressions sexuelles dont elles sont victimes
Toronto, ON – Le 9 juillet 2013 – L’été étant dorénavant bien installé, les Canadiens ont définitivement rangé leurs chandails de laine et envahi les terrasses. Cependant, selon une nouvelle étude* réalisée par la Fondation canadienne des femmes, un grand nombre de Canadiens croient que les femmes devraient surveiller ce qu’elles portent et la quantité d’alcool qu’elles consomment. Dix-neuf pour cent des répondants sont d’avis que les femmes peuvent provoquer ou encourager les agressions sexuelles lorsqu’elles sont en état d’ébriété. De ce nombre, près des un quart (23 %) sont des personnes âgées de 18 à 34 ans.
La croyance selon laquelle les femmes sont responsables des agressions sexuelles en raison de leurs actions ou de leur apparence est encore très répandue dans notre société, et peut inciter certaines femmes qui ont été victimes de violence à taire leur agression et, souvent, à se sentir responsables de ce qui leur est arrivé, dit Anu Dugal,directrice des programmes de prévention de la violence à la Fondation canadienne des femmes. Les Canadiens doivent cesser de remettre en question la parole des victimes d’agressions sexuelles et de les blâmer pour les agressions qu’elles subissent, et commencer à se demander pourquoi certains hommes violent des femmes. »
L’étude indique également que 15 % des Canadiens croient que les femmes peuvent encourager ou provoquer une agression sexuelle en flirtant avec un homme (20 % des répondants âgés de 18 à 34 ans) et 11 % croient que les femmes peuvent encourager ou provoquer une agression sexuelle lorsqu’elles portent des jupes courtes (17 % des répondants âgés 18 à 34 ans).
« Les résultats montrent que de nombreux Canadiens ont des idées fausses et problématiques à propos des causes premières de la violence sexuelle, dit Dugal. À la Fondation canadienne des femmes, nous voulons aider les femmes et les filles à comprendre qu’elles ne sont aucunement responsables des agressions sexuelles. Nous investissons dans la prévention et l’éducation ainsi que dans des programmes qui offrent un soutien aux femmes victimes de violence. Dans le but d’aider les jeunes à comprendre les signes de violence et de stopper le cycle de la violence, nous finançons des projets offerts dans les écoles qui enseignent aux jeunes, filles et garçons, en quoi consistent les différentes formes de violence et comment faire preuve de respect mutuel; ces programmes leur donnent aussi des conseils pour faire de bons choix dans leurs fréquentations amoureuses. »
En plus du traumatisme physique, les agressions sexuelles ont souvent sur les victimes des effets psychologiques graves à long terme qui peuvent englober la dépression, la culpabilité, la honte, la peur et la colère. Les programmes financés par la Fondation canadienne des femmes aident les femmes à se remettre du choc qu’elles ont subi et à rebâtir leur vie grâce à des services d’aide psychologique, de consultation juridique et de planification sécuritaire.
Si vous avez été victime d’une agression sexuelle :
- Assurez votre sécurité– Rendez-vous dans un lieu sûr.
- Signalez l’agression– Si vous voulez signaler l’agression, avisez immédiatement la police. Cette démarche vous aidera à sentir que vous avez une prise sur la situation. Vous pouvez aussi appeler une amie ou un membre de votre famille pour obtenir du soutien.
- Préservez les preuves– Évitez de prendre une douche, de manger, de boire, de vous laver les mains ou de vous brosser les dents après l’agression, jusqu’à ce que vous ayez passé un examen médical. Mettez dans un sac en papier tous les vêtements que vous portiez au moment de l’agression.
- Obtenez une aide médicale– Rendez-vous à l’hôpital ou à la clinique. Même si vous ne croyez pas avoir subi de blessures physiques, vous devriez tout de même passer un examen médical. Si vous croyez que quelqu’un vous a fait ingérer la « drogue du viol » à votre insu, demandez à l’hôpital de prendre un échantillon de votre urine.
- Prenez des notes– Consignez par écrit tous les détails dont vous pouvez vous souvenir à propos de l’agression, y compris une description de l’agresseur.
- Obtenez un soutien émotionnel – Parlez à une conseillère, appelez une ligne de crise ou consultez une organisation communautaire qui possède l’expertise nécessaire pour venir en aide aux victimes d’agression sexuelle. Les services d’aide psychologique peuvent vous aider à composer avec les impacts émotionnels et physiques de l’agression. N’oubliez pas que vous n’êtes aucunement responsable de l’agression.
* Méthodologie : Sondage réalisé en ligne les 19 et 20 février 2013 auprès de 1 008 adultes canadiens choisis au hasard parmi les panélistes du forum Angus Reid. La marge d’erreur – qui mesure la variabilité de l’échantillonnage - est de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20. Les résultats ont été statistiquement pondérés conformément aux plus récentes données de recensement sur la scolarité, l’âge, le sexe, la langue et la région, de façon à assurer un échantillonnage représentatif de la population adulte du Canada.