La violence familiale au Canada : un profil statistique, 2011
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Violence familiale : portrait négatif pour le Québec (La Presse)
Les affaires de violence familiale représentaient 26 % des crimes violents déclarés par la police en 2011, soit une proportion semblable à celle notée en 2010. Environ la moitié (49 %) des quelque 95 000 victimes de violence familiale entretenaient une relation conjugale avec l'auteur présumé, y compris les conjoints de fait et les conjoints en droit (actuels ou anciens).
De plus, 18 % des victimes étaient l'enfant de l'auteur présumé, 13 % étaient un membre de la famille élargie, 11 % étaient un frère ou une sœur et 9 % étaient un parent, le plus souvent un parent âgé.
Comme les tendances générales des crimes déclarés par la police, la violence commise envers des membres de la famille et déclarée par la police semble être à la baisse, des reculs ayant été observés au chapitre des homicides et des voies de fait. En 2011, le taux d'homicides dans la famille pour 1 million d'habitants était de 47 % inférieur à celui noté en 1981. Plus récemment, les taux de voies de fait contre des membres de la famille ont diminué de 6 % depuis 2009, et les agressions sexuelles ont reculé de 5 %.
L'infraction la plus souvent commise envers des membres de la famille et signalée à la police en 2011 est demeurée les voies de fait simples, qui comprennent le fait de pousser une personne, de la gifler et de la frapper à coups de poing, sans lui infliger des blessures corporelles graves. La deuxième infraction la plus souvent déclarée était les voies de fait majeures, qui comprennent les voies de fait armées ou causant des lésions corporelles; venaient ensuite les menaces.
À l'instar des années précédentes, la plupart des victimes de violence familiale étaient de sexe féminin. Elles représentaient 80 % des victimes de violence conjugale, 63 % des parents victimes de violence, 58 % des membres de la famille élargie victimes, 57 % des enfants victimes et 57 % des frères et sœurs victimes.
Note aux lecteurs
Chaque année depuis 1998, dans le cadre de l'Initiative de lutte contre la violence familiale du gouvernement fédéral, Statistique Canada publie le rapport annuel La violence familiale au Canada : un profil statistique. Le rapport de cette année comprend comme sujet spécial une analyse de l'ampleur et de la nature des meurtres-suicides dans la famille au Canada.
Les résultats sont fondés sur les données déclarées par la police dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité et de l'Enquête sur les homicides. Ces données comprennent toutes les infractions au Code criminel signalées aux services de police et corroborées par eux, mais elles excluent les affaires qui ne sont pas portées à l'attention de la police.
Une enquête dont les données sont déclarées par les victimes, soit l'Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation, vient compléter les données déclarées par la police en fournissant une estimation du nombre de crimes au Canada qui ne sont pas signalés à la police. Dans le cadre de l'ESG sur la victimisation, qui est menée tous les cinq ans, on pose des questions à des Canadiens de 15 ans et plus au sujet de leurs expériences de victimisation, qu'elles aient été signalées ou non à la police. En 2009, soit le cycle le plus récent pour lequel on dispose de statistiques, on a estimé qu'environ les deux tiers des incidents de victimisation criminelle n'ont pas été signalés à la police.
Les territoires enregistrent les plus forts taux de violence familiale déclarée par la police
Tout comme les crimes déclarés par la police en général, les territoires ont enregistré les plus forts taux de violence familiale déclarée par la police, suivis de la Saskatchewan et du Manitoba. Parmi les provinces, l'Ontario, l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont affiché les plus faibles taux de violence familiale.
Pour une deuxième année consécutive, la région métropolitaine de recensement (RMR) de Saint John a enregistré le taux le plus élevé de violence familiale déclarée par la police en 2011; venaient ensuite Gatineau et Saskatoon. Les plus faibles taux de violence familiale ont été notés dans les RMR ontariennes d'Ottawa, de Peterborough, de St. Catharines–Niagara, de Barrie, de Guelph et de London.
Les homicides entre conjoints sont plus fréquents chez les personnes vivant en union libre
Les homicides entre conjoints, bien qu'ils soient relativement rares, étaient plus souvent commis contre les femmes, les jeunes et les personnes vivant en union libre. Au cours d'une période de cinq ans, les femmes vivant en union libre étaient quatre fois plus susceptibles que les femmes mariées d'être tuées par leur conjoint. De même, les hommes vivant en union libre étaient 10 fois plus susceptibles que les hommes mariés d'être tués par leur conjointe.
La plupart des meurtres-suicides surviennent au sein des familles
Entre 2001 et 2011, on a dénombré 344 homicides résolus dans lesquels l'auteur présumé s'est enlevé la vie après avoir commis un meurtre. Ces affaires, qui ont entraîné le décès de 419 victimes, représentaient 6 % des homicides résolus pendant cette période.
Plus des trois quarts des victimes (77 %) de meurtres-suicides ont été tuées par un membre de leur famille, alors que la proportion restante des victimes ont été tuées par une connaissance, un ami ou un étranger. Cela tranche avec les tendances générales observées au chapitre de l'homicide, où 34 % des victimes ont été identifiées comme des membres de la famille.
Le taux de meurtres-suicides familiaux affiche une tendance générale à la baisse depuis le sommet atteint au milieu des années 1980. Malgré quelques fluctuations, le taux moyen de meurtres-suicides dans la famille sur cinq ans variait entre 0,6 et 1,2 affaire pour 1 million d'habitants au cours des 50 dernières années.
De 2001 à 2011, plus de la moitié (54 %) des meurtres-suicides dans la famille étaient des affaires dans lesquelles l'auteur présumé avait tué son épouse. L'épouse était la seule victime dans la grande majorité de ces affaires.
Entre 2001 et 2011, un meurtre-suicide familial sur cinq impliquait des enfants et des jeunes de 18 ans et moins. Les parents et les beaux-parents représentaient 95 % des personnes responsables de meurtres-suicides sur un enfant ou un jeune.
Parfois, les meurtres-suicides familiaux d'enfants et de jeunes ont fait plusieurs victimes, le plus souvent une conjointe ou un autre enfant de l'auteur présumé. Au total, 29 % des meurtres-suicides familiaux d'enfants et de jeunes ont fait deux victimes, 23 % ont fait trois victimes ou plus, et 48 % ont fait une seule victime.
-> Consultez le rapport (PDF)