Mémoire « Encore plus de précarité et de pauvreté pour les femmes »
Le préambule
Au fil du temps, malgré l’évolution de notre société au regard du droit à l’égalité entre les femmes et les hommes, et malgré la transformation de l’économie, le risque d’être pauvre a toujours été, et demeure, plus élevé chez les femmes. En dépit d’une participation accrue au marché du travail, les femmes continuent de gagner un revenu inférieur à celui des hommes, peu importe l’âge. D’ailleurs, le gouvernement du Québec, dans sa politique Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de fait, reconnaît ce fait et indique : « On constate que les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à vivre dans des conditions de précarité et de pauvreté ». En Chaudière-Appalaches, ce risque est encore plus élevé pour certains groupes de femmes notamment les mères de famille monoparentale, les femmes handicapées, les travailleuses moins scolarisées et salariées des secteurs manufacturiers frappés par les restructurations économiques.
Aussi, le Gouvernement du Québec va plus loin en portant une attention particulière à la situation des femmes au regard de la pauvreté. En effet, la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale stipule que les actions envisagées dans ce cadre doivent, dans leur conception et leur mise en œuvre, viser à prendre en compte les réalités propres aux femmes et aux hommes, en appliquant notamment une analyse différenciée selon les sexes (ADS). Ce processus d’analyse permet de discerner, de façon préventive, les effets distincts que les projets élaborés et mis en place peuvent avoir sur les femmes et les hommes. L’ADS permet donc d’orienter les actions des instances décisionnelles de la société sur le plan local, régional et national, ce qui favorise, au bout du compte, l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes.
À cet égard, le Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches interpelle la Commission nationale d'examen sur l'assurance-emploi en présentant une analyse des indicateurs socio-économiques touchant tout particulièrement les femmes; une clientèle plus vulnérable, plus à risque de pauvreté et qui sera davantage touché par la réforme de l’assurance-emploi mise en œuvre par le gouvernement fédéral.
Notre organisme s’attardera à démontrer la discrimination systémique que vivent les femmes sur le plan de leur autonomie financière et sur le marché du travail et à prouver que cette discrimination sera amplifiée par le régime d’assurance-emploi du Canada tel qu’il est proposé. Nous montrerons également que les effets de la réforme actuelle de l’assurance-emploi aggraveront la situation et contribueront à accentuer l’inégalité de revenus entre les femmes et les hommes et pourraient aussi compromettre le maintien de la population dans les MRC qui luttent contre la dévitalisation.
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