Une Charte des valeurs - Pas au nom de Madeleine Parent
MONTRÉAL, le 7 nov. 2013 /CNW Telbec/ - Le Parti québécois doit désormais s'abstenir d'associer le nom de Madeleine Parent aux documents promotionnels de la Charte des valeurs québécoises. Tel est le message adressé à la Première ministre, Pauline Marois, par la famille, les intimes et toute une liste de collègues militants proches de Madame Parent. Si le gouvernement veut faire sa Charte, ce ne sera « Pas au nom de Madeleine Parent » l'avertissent-ils.
La quarantaine de signataires de la liste comprend plusieurs personnes bien connues dont Michèle Asselin, Ellen Gabriel, Alexa Conradi, Judy Rebick, David Fennario. « Madeleine Parent a lutté contre toutes les formes de discrimination, d'exclusion et de racisme. Active au sein de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), son exemple a inspiré de très nombreuses militantes, comme moi. Jamais elle n'aurait accepté que son nom soit associé à une atteinte aux droits et à une restriction des libertés », affirme Michèle Asselin, présidente de la FFQ de 2003 à 2009.
Le groupe constate que le gouvernement, les Janettes, et les partisanes féministes de la Charte ne semblent pas se préoccuper beaucoup de l'impact de leurs gestes sur les femmes et les hommes dont les droits seront éliminés. « Le gouvernement avait tout faux lorsqu'il a cité Madeleine comme un exemple des valeurs qu'il est en train de promouvoir. Madeleine s'est dévouée à préserver les droits des gens au travail et à bâtir des ponts entre les différentes communautés. Ce fut l'œuvre de sa vie », a rappelé Cynthia Kelly, voisine et amie de longue date de Madame Parent.
« Nous, du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques, sommes convaincues que Madeleine aurait été choquée au plus haut point par l'idée que nos membres musulmanes porteuses du voile, qui sont nombreuses, se voient refuser des emplois à la fonction publique ou ailleurs », a dit Mela Sarkar, Secrétaire aux relations publiques du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques de Montréal. « Madeleine nous appuyait de tout son cœur et elle a aidé à nous faire accepter par le mouvement féministe québécois au sens large du terme. Cette Charte va à l'encontre de tout ce que nous avons travaillé si fort à bâtir ensemble. »
La famille de Madeleine Parent n'a pas été consultée sur l'utilisation de son nom. « Nous sommes outrées que son nom soit utilisé et déshonoré de façon gratuite et nous insistons pour que cela ne se reproduise plus jamais. Madeleine était dévouée à aider les gens confrontés à la discrimination et sa contribution a tellement fait progresser la société québécoise. Son héritage devrait honorer ces valeurs », a affirmé sa cousine, Anne Powell. « Elle n'aurait jamais permis qu'on se serve de son nom pour soutenir cette Charte. Jamais. Je sais qu'elle aurait pris les devants pour s'y opposer. »
Madeleine Parent est mentionnée sur le site web du gouvernement : http://www.nosvaleurs.gouv.qc.ca/fr
La lettre, publiée dans La Presse, est aussi présentée sur le site web de « Les Filles de Madeleine » à pourlamourdemadeleine.wordpress.com.