Thèse de doctorat « Capital humain et compétences de base des adultes : production et valorisation »
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Une thèse de doctorat par Aline Branche-Seigeot de l'Institut de recherche sur l'éducation : Sociologie et Economie de l'Education (IREDU), 2013
Résumé
La question des compétences de base est de plus en plus présente dans les préoccupations politiques actuelles au regard des coûts importants engendrés par l'illettrisme et supportés par la société. L'objectif de cette présente thèse est alors d'apporter un nouvel éclairage sur cette thématique dans une approche microéconomique. Elle se compose de deux parties. La première traite de la valorisation des compétences de base sur le marché du travail, à travers les essais 1 et 2, alors que la seconde traite de la production de compétences en français selon l'origine migratoire, à travers les essais 3 et 4. Dans le cadre de la première partie, le premier essai s'intéresse à la question des rendements des compétences de base sur le marché du travail, sous l'angle du déclassement/surclassement professionnel et sous l'angle de la rémunération individuelle. L'hypothèse centrale consiste à supposer que l'éducation, via le diplôme, n'est pas un bon filtre des capacités individuelles. Dès lors les situations de déclassement (surclassement), pour un même niveau de diplôme, peuvent résulter d'un plus faible (fort) niveau de compétences de base et non forcément d'un déséquilibre entre offre et demande de qualifications. De même, si pour un même niveau de diplôme il existe une certaine hétérogénéité des capacités individuelles, nous pouvons penser que l'ajout des scores en compétences de base tend à diminuer le rendement purement scolaire et à améliorer l'explication de la formation des salaires. Notre approche a pour principal avantage de tenir compte d'un éventuel biais de sélection dans l'estimation des équations de gains en appréhendant l'influence exercée par les compétences de base dans l'accès à l'emploi. Le deuxième essai tente quant à lui de mieux comprendre l'impact des compétences de base sur l'accès à l'emploi mais aussi sur la participation au marché du travail et ce, dans un contexte d'enrichissement généralisé du contenu du travail. La prise en compte de ces compétences doit améliorer l'explication des situations occupées à l'égard du marché du travail (emploi, chômage, inactivité), notamment pour des publics déjà fragilisés face à l'emploi. Plus précisément, pour une demande de travail donnée, nous supposons qu'à chaque situation correspond un niveau de compétences de base. La lecture, l'écriture, la compréhension écrite et orale du français étant des compétences de base clés pour l'intégration sociale et professionnelle en France, la deuxième partie s'intéresse à la production de ces compétences auprès des populations d'origine immigrée. En effet, la France possède une longue tradition d'accueil des migrants. Leur place dans la société française et leurs capacités à apprendre le français suscite donc un certain intérêt, qu'ils soient primo-arrivants ou enfants d'immigrés, d'autant que peu de recherches ont été réalisées à ce sujet. Dans le troisième essai, nous cherchons à déterminer dans quelle mesure les caractéristiques liées à l'origine migratoire entrave la production de compétences en français et dans quelle mesure la part des inégalités de scores en français sont attribuables à des différences d'efficacité résultant de la distance linguistique entre la langue maternelle et le français. Le quatrième et dernier essai vise, quant à lui, à déterminer les facteurs susceptibles d'expliquer le niveau de maîtrise en français écrit des primo-arrivants (considérés comme producteurs de leurs propres compétences) en âge de travailler. L'originalité de cet essai réside dans l'estimation d'une frontière stochastique de production afin d'expliquer leurs scores en français écrit et leurs performances productives.
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