Rapport « La surqualification au sein des grands groupes professionnels au Québec : état des lieux en 2012 »
Près d’un travailleur québécois sur trois est surqualifié
Montréal, le 18 décembre 2013 – Au Québec, 30,7 % des travailleurs sont surqualifiés en 2012, c’est-à-dire qu’ils détiennent un diplôme plus élevé que celui qui est exigé dans leur emploi. Ce pourcentage, certes important, est semblable à ce qu’on observe en Ontario et dans l’ensemble du Canada. Par ailleurs, plus de la moitié des personnes travaillant dans le secteur des ventes et des services (51,3 %) sont surqualifiées; cette proportion représente en fait le taux de surqualification le plus élevé parmi les grands groupes de professions. À l’opposé, les sciences sociales, l’enseignement, l’administration publique et la religion affichent le taux le plus faible (7,0 %). C’est ce que nous apprend la publication de l’Institut de la statistique du Québec intitulée La surqualification au sein des grands groupes professionnels au Québec : état des lieux en 2012, diffusée aujourd’hui.
Cette étude dresse un portrait évolutif de la surqualification au Québec, en examinant les taux de surqualification dans les grands groupes professionnels en 2012 et en 1990. Elle propose également une modélisation des déterminants de la surqualification au Québec.
Le taux de surqualification a fortement crû dans la majorité des groupes professionnels; parmi les groupes faisant exception, il faut surtout mentionner les professions des sciences naturelles et appliquées et les professions apparentées, où la croissance a été plutôt limitée.
Le taux de surqualification est passé de 18 % à 31 % en 20 ans
Au cours des 20 dernières années, le taux de surqualification augmente de presque 13 points, passant de 18 % à 31 % entre 1990 et 2012.
Durant cette période, le pourcentage des travailleurs surqualifiés double pratiquement dans les professions liées à la transformation, la fabrication et les services d’utilité publique (de 22,3 % à 43,5 %). La hausse enregistrée dans les ventes et services est de la même ampleur (+ 20,0 points).
Entre 1990 et 2012, le taux de surqualification montre une très faible augmentation dans les professions liées aux sciences sociales, à l’enseignement, à l’administration publique et à la religion (+ 2,1 points), d’une part, et aux sciences naturelles et appliquées et les professions apparentées (+ 3,2 points), d’autre part. Notons qu’il s’agit de groupes professionnels nécessitant généralement un niveau de scolarité élevé.
Les femmes et les immigrants sont plus susceptibles d’être surqualifiés
L’étude des déterminants de la surqualification met en évidence les facteurs associés à une plus grande probabilité d’être surqualifié. L’analyse multivariée qui tient compte simultanément des caractéristiques reliées à l’employé, à l’emploi et au milieu de travail montre que la probabilité d’être surqualifié est statistiquement liée au sexe, à l’âge, au statut d’immigration et au niveau d’éducation.
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