Données en quarantaine
Un billet de Martin Hicks pour le blogue du Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur (COQES), 8 avril 2014
Les études supérieures sont souvent présentées comme un investissement, par les étudiants pour leur avenir et par le public dans un contexte économique vigoureux et à titre de citoyen engagé. Les bons investisseurs font leurs devoirs et prennent leurs décisions en s’appuyant sur des faits et des données. Est-ce que le Canada dispose d’une quantité suffisante de données pour prendre des décisions d’investissement éclairées en matière d’enseignement supérieur?
À l’occasion du Colloque sur les données nationales en matière d’enseignement postsecondaire organisé récemment par le COQES, il a été souligné que nous disposons de nombreuses données, mais qu’elles sont en réalité en quarantaine.
Chaque collège et chaque université disposent de nombreuses données, qui sont générées de façon détaillée au moment de l’inscription des étudiants, de l’enseignement aux étudiants, de l’embauche des professeurs et des employés et de la réalisation de recherches. Les établissements d’enseignement se concentrent surtout sur leurs fonds de données à l’interne, qui contribuent à la gestion de leurs activités. Ils s’intéressent également à leur contexte provincial en matière de données pour trois raisons : leur administration provinciale est un partenaire financier stable; les établissements agissent donc comme les membres d’un club dans chaque province; et, parallèlement, ils sont en concurrence à l’échelon provincial quant au taux d’inscription et aux revenus générés par les inscriptions.
En revanche, les provinces et les territoires accumulent une quantité importante de données sur leurs systèmes d’enseignement supérieur, étant donné que la Constitution tient chaque province et territoire (et non l’administration fédérale) responsable de son enseignement supérieur et que ce sont eux qui réalisent d’importants investissements publics de façon permanente. La plupart de leurs données proviennent des établissements situés à l’intérieur de leurs frontières.
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