Bien sûr, dans l’histoire du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, il y a eu des débats houleux, des contradictions et des incohérences. Parfois, nous avons laissé passer le train que nous aurions pu prendre. Il y a eu des peurs. Des erreurs aussi. Il n’est pas question ici d’occulter les difficultés ou les manquements. Nous souhaitons plutôt faire un arrêt pour constater ce qui a été construit. Prendre du temps pour célébrer la richesse de ce mouvement et de ses acteurs. Offert simplement, le portrait que nous avons dressé ne représente qu’une petite fraction de tout ce qui a été vécu, appris, transformé et produit et il ne peut en aucun cas rendre justice à la qualité de ce qui a été accompli au cours des trois dernières décennies. Regarder ce monde nous permet d’en percevoir la réalité bien concrète. Tracer ce portrait vise à reconnaître, à se reconnaître et à donner une consistance. Ainsi, nous pouvons mieux percevoir le rêve, devenu petit à petit réalité. De ce rêve un peu mieux dessiné et publiquement émis, on peut valoriser les acquis et croire qu’il est possible. Qu’il y a d’autres possibles à inventer. La situation n’est pas immuable. La coopération, le modèle associatif et l’action communautaire autonome ont été grandement développés au Québec. Nous pouvons être fiers de cette particularité encore trop méconnue de la culture québécoise. Les groupes d’alphabétisation ont participé à créer cet autre versant du monde. Trente ans à ajouter nos dessins et nos couleurs au collage du paysage québécois. Célébrons, et poursuivons...