Selon un rapport, une expansion énergique du régime d’apprentissage du Canada aiderait davantage de jeunes à rechercher des carrières enrichissantes
Gouvernements, éducateurs et employeurs devraient conjuguer leurs efforts pour accroître radicalement le nombre et la gamme de formations en apprentissage pour les jeunes Canadiens, recommande un nouveau rapport.
Selon le document, publié par le Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE), la formation en apprentissage ne devrait pas être envisagée seulement comme une filière pour accéder à un emploi dans un métier spécialisé, mais aussi comme une option générale pour les jeunes et comme une stratégie de recrutement courante pour les entreprises dans un large éventail d’industries et de secteurs.
Entre autres effets, selon le rapport, un élargissement à grande échelle des formations en apprentissage offertes contribuerait à :
- fournir aux jeunes davantage de voies d’accès à des carrières enrichissantes et ainsi réduire éventuellement le chômage dans ce segment de la société;
- Mettre les compétences des travailleurs en adéquation avec les besoins des employeurs;
- accroître les possibilités de carrière pour ceux qui apprennent mieux par la pratique que par des cours en classe;
- élever les niveaux de revenu pour les travailleurs exerçant des professions semi-spécialisées;
- atténuer les pressions exercées sur les gouvernements en vue d’augmenter le financement des collèges et universités.
Le rapport, qui s’intitule Expanding apprenticeship training in Canada: perspectives from international experience, évalue l’envergure et la composition du régime d’apprentissage du Canada et formule des recommandations fondées sur l’expérience de pays comme l’Allemagne, la Suisse, l’Australie et le Royaume-Uni.
Il a été rédigé par Robert Lerman, Ph. D., professeur d’économie à l’American University, à Washington, D.C., et chercheur associé à l’Institut de recherche sur le travail de Berlin.
L’une des principales recommandations de M. Lerman est que les gouvernements et les employeurs doivent faire plus pour favoriser le recours à l’apprentissage comme outil de formation et de recrutement pour un large éventail d’emplois de cols blancs et de postes dans l’industrie des services, y compris les banques, les ventes et les technologies de l’information.
Actuellement, environ la moitié des 426 000 apprentis inscrits au Canada se consacrent à l’un des quatre métiers suivants : mécanicien de véhicules automobiles, menuisier, électricien et plombier.
« La focalisation actuelle sur les “métiers” est contreproductive, car elle laisse supposer que les formations en apprentissage se limitent à un éventail relativement restreint de professions », mentionne le rapport.
Le document souligne aussi que le régime d’apprentissage du Canada vise principalement les adultes de 25 ans et plus, et que, de ce fait, il contribue peu à faciliter la transition entre les études et le marché du travail. Voilà qui contraste avec la démarche adoptée en Autriche, en Allemagne et en Suisse, où l’on a constaté des rapports étroits entre les employeurs et le système d’éducation public – ainsi que des taux de chômage peu élevés chez les jeunes, note M. Lerman.
« Au Canada, un régime d’apprentissage de plus grande envergure exigerait une collaboration plus étroite entre les établissements secondaires et les employeurs, mentionne le rapport. Fait important à noter, ce choix exigerait la prestation d’importants services d’orientation sur la formation en apprentissage et sur d’autres options de carrière avant la dixième année. »
Le CCCE a commandé ce rapport dans le cadre d’une initiative pluriannuelle visant à améliorer la qualité de l’éducation et de la formation professionnelle au Canada ainsi qu’à rehausser la capacité des jeunes de réussir dans le marché du travail au 21e siècle. Les opinions qui y sont exprimées sont celles de son auteur et ne traduisent pas nécessairement les points de vue du CCCE ou de ses membres.