Une étude montre une attention accrue accordée au sexe et au genre dans les demandes de financement
En encourageant l'inclusion du sexe et du genre dans la conception des propositions de recherche, les IRSC améliorent la pertinence des conclusions pour les femmes et les hommes
OTTAWA, le 26 juin 2014 /CNW/ - Un nombre accru de chercheurs qui présentent une demande aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) tiennent compte du sexe et du genre dans leur proposition, selon une étude publiée par le journal PLOS ONE réalisée, entre autres, par la Dre Joy Johnson, directrice scientifique de l'Institut de la santé des femmes et des hommes (ISFH) des IRSC. La Dre Johnson et ses collègues ont examiné l'effet d'une exigence adoptée par les IRSC en 2010 suivant laquelle les chercheurs doivent répondre à des questions au sujet de la prise en compte de facteurs liés au sexe et au genre dans leur proposition. Les résultats ont montré que 48 % des répondants disaient tenir compte de ces facteurs en décembre 2011, comparativement à 26 % en décembre 2010. Cette tendance variait selon les disciplines, les chercheurs biomédicaux étant les moins enclins à prendre en considération le sexe et le genre, les chercheurs cliniciens étant les plus portés à tenir compte du sexe, et les chercheurs sur la santé des populations ayant le plus de chances de tenir compte du genre.
La recherche où ne sont pas pris en considération le sexe et le genre peut entraîner de coûteuses lacunes dans les connaissances. L'intégration des notions de sexe et de genre dans la recherche permet d'arriver à des conclusions plus exactes, utiles et pertinentes pour guider la mise au point de médicaments, de traitements et d'interventions en santé qui s'appliquent autant aux hommes qu'aux femmes.
Les résultats de l'étude donnent à penser que des questions obligatoires sont une façon d'encourager la considération du sexe et du genre dans la recherche en santé. Par contre, des écarts persistent entre les disciplines. Ces écarts représentent des possibilités d'intervention sur le plan des politiques par les bailleurs de fonds de la recherche en santé. Les IRSC créent actuellement un ensemble d'outils de formation sur le sexe et le genre à l'intention des chercheurs en santé et des pairs évaluateurs, en s'inspirant d'initiatives antérieures comme le Recueil de cas de l'ISFH sur la recherche liée au genre, au sexe et à la santé.
En bref
- Aux États-Unis, la National Institutes of Health Revitalization Act of 1993 [Loi de 1993 sur la revitalisation des National Institutes of Health] exige l'inclusion des femmes et des minorités dans la recherche clinique comme condition de financement.
- Au fédéral, en 2009, les IRSC ont adhéré à la Politique du portefeuille de la Santé en matière d'analyse comparative fondée sur le sexe et le genre.
- En 2010, les IRSC ont modifié leur formulaire de demande de subvention pour exiger des candidats qu'ils répondent à deux questions : Est‑ce que les notions de sexe (aspects biologiques) sont prises en compte dans cette étude? Est‑ce que les notions de genre (aspects socioculturels) sont prises en compte dans cette étude?
- Les IRSC créent actuellement un ensemble d'outils de formation sur le sexe et le genre à l'intention des chercheurs en santé et des pairs évaluateurs.
- Les NIH ont récemment annoncé de nouvelles politiques obligeant les candidats à exposer leurs plans pour assurer un équilibre entre les cellules et les animaux mâles et femelles.
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