Le Y des femmes de Montréal célèbre son 140e anniversaire

23 fév 2015

Le Y des femmes de Montréal célèbre son 140e anniversaire

MONTRÉAL, le 23 févr. 2015 /CNW Telbec/ - Le 23 février 1875, le Y des femmes de Montréal était officiellement constitué, ce qui en fait un des organismes communautaires avec la plus longue histoire de la métropole. La mission de l'organisme était alors de «donner asile aux jeunes femmes qui arrivent de l'étranger, de leur procurer le couvert, la nourriture, et de l'emploi, et de s'occuper, en général, de leur bien-être temporel et moral».1

Moderne à travers toutes les époques

Cette mission a gardé sa pertinence tout au long des 140 ans d'histoire. L'organisme a su se renouveler et constamment ouvrir de nouvelles voies pour les femmes depuis 1875 : «C'est fabuleux de constater à quel point le Y des femmes de Montréal, depuis sa fondation, a toujours été à l'écoute des besoins des femmes et de l'évolution de la société. À travers toutes les époques, il a su offrir des solutions novatrices - souvent même avant-gardistes - pour contribuer à l'avancement de la condition des femmes et au développement de leur autonomie », tel que le souligne la directrice générale Hélène Lépine.

Le Y des femmes de Montréal appartient à la famille internationale des YWCA -Young Women's Christian Association - née en Angleterre en 1855. La révolution industrielle a entraîné un vaste mouvement de population vers les villes et l'augmentation des jeunes femmes célibataires recherchant un emploi en milieu urbain a contribué à l'essor rapide du mouvement.

Logement, sécurité, autonomie

La sécurité et l'inclusion sociale des femmes a toujours été au cœur de la raison d'être du Y des femmes de Montréal. Dès 1875, l'organisme offre un service de logements communautaires accompagné d'aide à la recherche d'emploi. Déjà à cette époque, on croit que «vivre avec des femmes du même âge qui traversent les mêmes difficultés et travaillent dans les mêmes domaines permet de créer une communauté».

Aujourd'hui, les services résidentiels du Y des femmes offrent un programme de réinsertion sociale dans un milieu de vie sécuritaire où les résidentes retrouvent, chacune à son rythme, la capacité d'agir sur leur vie, cheminent vers l'autonomie et échappent à la spirale de l'exclusion, de la violence et de l'itinérance. Un éventail d'ateliers, de conférences, d'activités physiques, doublés de rencontres hebdomadaires de suivi psychosocial, sont autant d'outils avec lesquels elles se réapproprient une vie stable. En 2013-2014, 97 femmes ont bénéficié des services résidentiels et la majorité d'entre elles ont atteint leur objectif d'accéder à une une situation de vie stable en logement autonome et sécuritaire.

Faire sa place dans le monde : travailler

L'employabilité au féminin, a aussi fait partie de l'histoire du Y des femmes de Montréal depuis le tout début. Ce cheval de bataille constant vers l'autonomie et l'équité a vite donné naissance à de multiples initiatives novatrices : services de placement dès 1885, phono-sténo-dactylographie alors que ces emplois étaient majoritairement masculins, les premiers cours pour devenir infirmière au Canada.

Aujourd'hui encore, les services d'employabilité du Y des femmes de Montréal visent à outiller les participantes, à développer leurs connaissances et leurs compétences pour un retour réussi à l'emploi ou aux études. Une équipe de professionnelles les accompagnent et les guident dans leur cheminement. En 2013-2014, 225 femmes ont profité des rencontres individuelles du programme Orientation et service en emploi (OSE), 48 mères ont suivi le programme Femmes-cheffes de famille, et 23 jeunes femmes ont été formées en service à la clientèle au sein du programme d'insertion Fringues & Cie et de la boutique Fringues Friperie du Y des femmes de Montréal.

Devenir une femme moderne : un projet de vie

L'émancipation des jeunes femmes et le développement de la confiance en soi ont toujours été au centre des préoccupations du Y des femmes de Montréal. Dès 1915, on croit fermement qu'une jeune femme, pour bien performer dans son emploi, doit acquérir de la confiance en soi et a le droit de «rire et s'amuser» . C'est dans cet esprit que le premier camp de loisirs pour les filles au Canada voit le jour : le camp Oolahwan. Plus tard, durant la Deuxième Guerre mondiale, le Y des femmes de Montréal offre des séances d'information dans les écoles secondaires, intitulées L'aventure d'être une femme, pour sensibiliser les jeunes filles à explorer de nouvelles avenues professionnelles.

Aujourd'hui, les Services jeunesse développent des projets, formations et ateliers novateurs, adaptés aux besoins et aux réalités des jeunes de 8 à 35 ans. Depuis 2013, les programmes s'adressent aussi aux garçons, car ces derniers sont aussi des acteurs-clé dans la prévention de la violence et des exclusions sociales et de genre. Les animatrices et agentes de projet se déplacent dans les écoles et centres communautaires pour travailler sur des thématiques telles que la cyberintimidation, l'hypersexualisation, la diversification des choix de carrières et la place des femmes dans les métiers non traditionnels, la transition du primaire au secondaire, les relations saines, le leadership. Près de 1100 filles et garçons ont bénéficié des programmes en 2013-2014.

Bien-être, légalité et soutien

Tout comme le souligne son acte de fondation, le Y des femmes de Montréal a le devoir de veiller au « bien-être temporel et moral » des femmes. C'est ainsi qu'en 1907, il inaugure le premier centre de conditionnement physique pour femmes du Canada; un centre aquatique suivra peu après. Les activités de création artistique sont à l'honneur dans les années 1950 et des outils éducatifs pour informer les femmes sur leurs droits sont créés en 1977: La femme et son nom et Les femmes devant la loi.

De nos jours, les services à la collectivité du Y des femmes de Montréal, par le biais du Centre Multi, de la clinique d'information juridique, du centre de bénévolat et du tout nouveau service de Soutien aux proches aidantes, contribuent encore au bien-être personnel et collectif de plus de 1200 femmes qui le fréquentent chaque année. Ils offrent la possibilité de briser l'isolement, de créer des liens, d'accéder à de l'information juridique et de faciliter l'intégration d'une clientèle composée majoritairement de personnes seules, très souvent âgées ou issues de communautés ethnoculturelles.

Financement

Au fil des époques, le Y des femmes de Montréal a dû faire face à diverses difficultés économiques et élaborer des stratégies de financement pour soutenir son action auprès des femmes. Son hôtel et son auberge comptent parmi ces stratégies depuis fort longtemps. Tout comme la Fondation Y des femmes, mise sur pied en 1998 pour soutenir financièrement la mission du Y des femmes : bâtir un avenir meilleur pour les femmes et les filles de Montréal. Depuis 22 ans, elle organise la Soirée des Prix femmes de mérite, où l'on honore les parcours de femmes inspirantes et influentes dans 13 catégories. Plus récemment, la Fondation coordonne la participation du Y des femmes au Défi caritatif Banque Scotia. Une campagne de financement spécifique pour le 140e anniversaire du Y des femmes sera bientôt dévoilée.

Tout au long de l'année 2015-2016, le Y des femmes de Montréal organisera des activités pour souligner son histoire riche de 140 ans d'expertise. Plus de détails seront bientôt mis en ligne dans le site web www.ydesfemmesmtl.org.

1- «Acte passé pour incorporer l'Association chrétienne des jeunes femmes de Montréal», Statuts de Québec, 38 Victoria, Chap. 56, 1875. Pp. 203-205.