La zone gris foncé
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Le harcèlement sexuel se répand comme une traînée de poudre. Il court les rues en Allemagne, fait des ravages dans les bureaux du Comité olympique canadien (COC) et traîne dans les corridors de l’école Saint-Vincent-Marie à Montréal-Nord. Trois situations très différentes mais qui ont ceci en commun : les autorités, dans ces trois cas, ont toutes détourné le regard. « Il est évident que nous aurions pu faire davantage. Je tiens à dire à nos employés et à toutes les personnes qui ont été touchées que j’en suis sincèrement désolée. Nous vous avons laissé tomber », avouait la présidente du COC, Tricia Smith, en référence au comportement douteux de son prédécesseur, Marcel Aubut.
C’est compliqué, le harcèlement sexuel. Il y a des raisons expliquant pourquoi c’est le délit le plus répandu au monde et, pourtant, le moins dénoncé. C’est pas toujours noir et blanc. C’est un comportement qui se joue souvent à la frontière des relations hommes-femmes, quelque part entre le « oui, je le veux » et, comme dirait la Donalda d’aujourd’hui, « y’en est pas question ». Entre le compliment bienvenu et l’appropriation grossière. Nous avons tous participé à brouiller ces frontières, un jour ou l’autre, au nom de la bonne entente intersexuelle. Quelle femme ne s’est pas contentée d’un rire gêné plutôt que de tracer sa ligne dans le sable? Quel homme n’a pas été tenté, ou à tout le moins n’a-t-il pas été témoin de mains baladeuses, de commentaires déplacés, de femmes vissées contre le mur, prisonnières d’un tête-à-tête qu’elles n’ont pas cherché?
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