Un symposium produit 22 recommandations pour l’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées

17 fév 2016

Un symposium produit 22 recommandations pour l’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées

L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI) et la Revue juridique La femme et le droit ont tenu un symposium sans précédent pour débattre de la conception de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées les 30 et 31 janvier 2016, à Ottawa.

Ce symposium de deux jours (intitulé Murders and Disappearances of Indigenous Women and Girls: Planning for Change – Towards a National Inquiry and an Effective National Action Plan [Meurtres et disparitions de femmes et de filles autochtones : Planifier le changement – vers une enquête nationale et un plan d’action national efficace]) rassemblait des experts internationaux en matière de droits de la personne des Nations Unies et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, la conseillère spéciale de la Maison-Blanche en matière de violence envers les femmes, des dirigeantes autochtones, des membres des familles éprouvées et des militantes féministes de la base de différentes régions du Canada.
 
Les délibérations du symposium ont donné lieu à 22 recommandations concernant la conception de l’enquête nationale tant attendue, chacune de ces recommandations étant impérative pour faire de cette enquête un examen approfondi, pragmatique et objectif et pour qu’elle soit, au bout du compte, couronnée de succès.
 
Les 22 recommandations font ressortir les besoins suivants :

  • mettre clairement l’accent sur la violence genrée et racialisée envers les femmes et les filles autochtones;
  • l’importance critique de prendre en compte les torts causés par la violence aux membres des familles éprouvées et celle de les soutenir par la réparation, la guérison, des cérémonies, la commémoration et l’indemnisation;
  • l’explication, dès le départ, que l’enquête est d’envergure nationale et qu’elle comprendra l’examen minutieux du comportement des autorités fédérales, provinciales et territoriales et de leurs politiques;
  • l’examen 1) des failles dans le système judiciaire et dans le travail des forces de l’ordre et 2) l’inégalité sociale et économique sous-jacente des femmes et des filles autochtones, qui permet la violence et la perpétue;
  • l’encadrement de l’enquête dans l’optique des droits de la personne, pour que les recommandations déjà formulées par les Nations Unies et la Commission interaméricaine soient mises en œuvre et que les solutions proposées soient mesurées par rapport aux normes des droits de la personne.
« Le symposium a mis le doigt sur le nœud du problème, c’est-à-dire que l’égalité ne sera jamais réalisée tant qu’on ne mettra pas fin à la violence genrée, racialisée et sexualisée envers les femmes et les filles autochtones, perpétrée par les hommes, autochtones et non autochtones et par les représentants de l’État. Pour y arriver, il faut que tous les ordres de gouvernement au Canada agissent [TRADUCTION]. » - Dawn Lavell-Harvard, présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada

Dawn Lavell-Harvard, présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada, a dit : « La violence genrée, sexualisée et racialisée envers les femmes et les filles autochtones viole nos engagements à l’égard de l’égalité et cause des torts intergénérationnels durables aux familles et aux communautés. Ces 22 recommandations établissent les mesures nécessaires pour nous permettre de nous attaquer à cette crise efficacement et commencer à renverser le cycle de la violence. »

« Il est essentiel que l’enquête nationale s’inscrive dans un cadre de ressources humaines. Non seulement le Canada doit-il mettre en œuvre les recommandations du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, mais il doit aller plus loin encore. Nous devons faire en sorte que le plan national qui émergera de l’enquête nous fera avancer dans le sens du respect des droits des femmes et des filles autochtones et du respect de leurs obligations par les gouvernements du Canada [TRADUCTION]. » - Shelagh Day, présidente, Comité des droits de la personne, Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI)


Pour obtenir plus d’information et pour les requêtes médiatiques :
Jenn Jefferys
Association des femmes autochtones du Canada
jjefferys@nwac.ca
+1 613-722.3033, poste 235
+1 613-485-1988 (cell.)