Communiqué pour souligner le 50e anniversaire de la Journée internationale de l’alphabétisation
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8 septembre 2016 - Communiqué pour souligner le 50e anniversaire de la Journée internationale de l’alphabétisation
Les résultats de la plus récente enquête internationale effectuée à propos des compétences des adultes (16-65 ans) indiquent qu’environ une personne sur cinq possède de faibles compétences en littératie au Québec. Ceux-ci auraient des capacités à traiter l’information écrite très limitées. À cette importante proportion de la population adulte s’ajoutent des milliers de personnes qui ont plus de facilité en lecture, en calcul ou en résolution de problèmes dans un environnement où la technologie occupe une place croissante, mais qui tireraient avantage à rehausser leurs compétences.
Ces constats sont similaires à ceux que le Conseil supérieur de l’éducation a livrés, en 2013, dans un avis intitulé Un engagement collectif pour maintenir et rehausser les compétences en littératie des adultes. Il y rapportait qu’en 2003, 49 % des Québécoises et des Québécois âgés de 16 à 65 ans ne possédaient pas les compétences suffisantes pour comprendre et traiter l’information écrite, et fonctionner aisément dans la vie quotidienne. Ces résultats soulignent un important défi pour le Québec, non seulement pour soutenir la pleine participation des citoyennes et des citoyens à son développement économique et social, mais aussi pour favoriser leur accès équitable aux bénéfices collectifs de ce développement.
Comme le souligne la présidente par intérim du Conseil supérieur de l’éducation, Mme Lucie Bouchard, « accroître ses compétences en littératie ne permet pas seulement d’avoir accès au monde de l’écrit, aux livres et à leur contenu. L’alphabétisme constitue aussi une clé permettant d’accéder à la pleine citoyenneté. Il doit également être vu comme un moyen contribuant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale ».
Un regard historique permet de constater que le portrait a changé au Québec depuis les années 1960. Ainsi, il est rarissime aujourd’hui de croiser un adulte ne sachant absolument pas lire ou écrire, ce que confirment les responsables de plusieurs organisations. Toutefois, les différentes sphères de la société se sont transformées depuis cinquante ans. Les compétences à l’écrit permettant d’y évoluer et d’y contribuer pleinement se sont accrues. C’est dans cette perspective, notamment, que le Conseil tient à souligner la 50e Journée internationale de l’alphabétisation. Le Québec peut être fier de tout le chemin effectué depuis la Révolution tranquille, mais il doit aussi regarder à l’horizon et se doter d’une vision collective renouvelée.
Le portrait actuel indique qu’il existe de nombreux outils pour soutenir les adultes dans leurs démarches.
Ainsi, chaque année, des milliers d’adultes investissent des efforts dans l’amélioration de leurs capacités de lecture, d’écriture et de calcul. Ils le font par des moyens d’éducation formelle, comme ceux offerts par les centres d’éducation des adultes, ou d’apprentissage non formel, comme ceux développés par les organismes populaires en alphabétisation ou en action communautaire autonome. D’autres occasions d’apprentissage informel, non structuré, amènent aussi des adultes à maintenir ou à améliorer leurs compétences en alphabétisme en mettant ces dernières à contribution, par exemple en concoctant une recette trouvée dans Internet, en visitant un musée, en se plongeant dans une bande dessinée, en consultant les petites annonces classées ou en s’engageant dans les activités d’une organisation. Le Conseil constate toutefois que divers obstacles se dressent pour certains adultes. Il estime également que cet ensemble de pratiques et d’occasions s’actualise de façon insuffisamment concertée. Selon lui, la mise en place délibérée d’un environnement de l’écrit suscitant l’intérêt des adultes constitue une avenue prometteuse.
Pour le Conseil, le rehaussement et le maintien des compétences des adultes faiblement alphabétisés doivent constituer une préoccupation collective qui engage tous les milieux. Il s’agit, d’une part, de consolider les actions mises en œuvre jusqu’à présent et, d’autre part, d’agir autrement – notamment en prenant en compte le rapport à l’écrit des adultes – et d’inscrire cette action dans la durée. À ce titre, le Conseil réitère sa recommandation au gouvernement de faire du maintien et du rehaussement des compétences des adultes ayant un faible niveau de littératie une priorité nationale, laquelle s’appuierait sur tous les processus de formation et d’apprentissage (formels, informels ou non formels), et de voir à la mise en place des voies de mobilisation et de coordination nécessaires à la conjugaison des actions. Cette priorité devrait constituer un axe central dans le cadre d'une politique concernant la réussite éducative tout au long et au large de la vie.