La violence familiale ne se déroule pas dans le vide
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Ottawa, 21 octobre 2016 - Le Réseau canadien des maisons d’hébergement pour femmes (RCMHF) applaudit le rapport de l’Administrateur en chef de la santé publique publié aujourd’hui sur la violence familiale au Canada. Il s’agit d’un enjeu de société qui nous concerne toutes et tous. Comme l’indique le rapport, tout le monde est responsable d’y mettre fin.
L’impact de la violence familiale au Canada est la dure réalité des plus de 500 maisons d’hébergement au pays. C’est leur urgent besoin de sécurité qui amène les femmes dans nos maisons d’hébergement. Une femme est assassinée par un partenaire intime tous les six jours au Canada.
Le rapport a documenté à juste titre l’étendue de la violence familiale et de ses conséquences néfastes. Bien qu’il souligne que les femmes, les peuples autochtones et les personnes en situation de handicap soient particulièrement à risque, il n’aborde pas les impacts différentiels significatifs de la violence familiale en termes de niveau de gravité, de fréquence et de létalité.
«Notre principale préoccupation au sujet de ce rapport, c’est sa neutralité par rapport au genre à plusieurs niveaux. Le rapport ne fait pas le lien entre l’inégalité entre les sexes et la violence familiale. Il échoue à reconnaître le contexte actuel de notre société qui est beaucoup trop souvent misogyne», déclare Lise Martin, directrice générale du Réseau canadien des maisons d’hébergement pour femmes.
Voir la violence familiale reconnue comme un enjeu de santé publique est une étape importante. Un examen des déterminants de la santé, notamment ceux qui sont liés à la pauvreté et au logement, est essentiel pour aborder efficacement la violence familiale et la violence faite aux femmes. Nous avons une occasion unique de susciter des changements significatifs en ce qui a trait à ce grave enjeu de santé publique. Le gouvernement développe présentement une Stratégie nationale sur le logement, une Stratégie de réduction de la pauvreté et une Stratégie sur la violence fondée sur le sexe.
«Je ne peux pas exagérer l’importance de voir ces stratégies se compléter mutuellement avec des politiques coordonnées. Et bien entendu, elles doivent être appuyées par des ressources financières appropriées», ajoute Lise Martin.