L’éducation autochtone, thème majeur de la réunion du Conseil des ministres de l’Éducation à Vancouver
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VANCOUVER, le 6 juill. 2018 /CNW/ - Les ministres provinciaux et territoriaux de l'Éducation se sont donné rendez‑vous cette semaine à Vancouver, un territoire traditionnel des Premières Nations de Musqueam, de Squamish et de Tsleil‑Waututh, pour la 107e réunion du Conseil des ministres de l'Éducation (Canada) [CMEC]. Les ministres ont également pu participer au Colloque du CMEC sur l'autochtonisation de la formation du personnel enseignant.
Mme Melanie Mark, présidente du CMEC et ministre de l'Éducation supérieure et de la Formation professionnelle de la Colombie‑Britannique, était l'hôte de la réunion ministérielle et a accueilli avec plaisir ses collègues des provinces et des territoires, ainsi que les membres de leur délégation respective au colloque.
« Nous reconnaissons toutes et tous qu'il est urgent de veiller à ce que nos systèmes d'éducation incluent et soutiennent l'ensemble de nos élèves », a déclaré Mme Mark. « Grâce à ce colloque, nous avons appris des étudiantes et étudiants, des éducatrices et éducateurs autochtones, ainsi que des leaders qu'il est absolument impératif de répondre aux Appels à l'action de la Commission vérité et réconciliation du Canada. C'est un honneur pour la Colombie-Britannique d'accueillir les ministres provinciaux et territoriaux de l'Éducation et de partager notre engagement envers le bien-être et la santé mentale des élèves et l'autochtonisation de l'éducation. »
« Je suis si ravi que nous ayons pu nous réunir à titre de ministres de l'Éducation, et entendre directement les élèves et le personnel éducatif autochtones », a déclaré M. Rob Fleming, ministre de l'Éducation de la Colombie‑Britannique. « Nous savons que l'éducation est un élément clé de la réconciliation et qu'il est essentiel d'intégrer les connaissances, les traditions et les langues autochtones dans les classes au Canada. »
Colloque du CMEC sur l'autochtonisation de la formation du personnel enseignant
Le colloque a réuni des personnes issues du secteur de l'éducation, des aînées et aînés et des élèves, qui ont ainsi pu échanger leurs points de vue sur les façons de mieux représenter les réalités autochtones dans les salles de classe. Ensemble, ils ont discuté :
- de moyens originaux d'enseigner la langue, la culture et l'identité;
- de perspectives autochtones concernant le bien-être des élèves, y compris la santé mentale et le mieux-être;
- de l'intégration dans les programmes d'études des savoirs traditionnels autochtones;
- de la création de partenariats respectueux.
« Le colloque renforce notre détermination à faire en sorte que nos programmes d'études respectifs reflètent la riche histoire et les importantes contributions des peuples autochtones et que les systèmes scolaires donnent à tous les jeunes les mêmes chances de réussir », a dit M. Fleming. « Les provinces et les territoires poursuivent leurs démarches respectives afin de répondre aux recommandations de la Commission vérité et réconciliation du Canada. »
Place importante à l'éducation autochtone
Reconnaissant l'importance de l'éducation dans la construction d'un avenir meilleur pour les Premières Nations et les communautés métisses et inuites, les ministres ont consacré une grande part de leur 107e réunion à l'éducation autochtone.
Les ministres ont participé à des échanges avec un panel d'élèves autochtones sur l'appel à l'action 63 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVRC), qui demande au CMEC de mettre l'accent sur la promotion du « renforcement de la compréhension interculturelle, de l'empathie et du respect mutuel ».
Le panel a permis aux ministres de discuter directement avec un groupe d'élèves autochtones d'un bout à l'autre du continuum de l'éducation pour mieux comprendre leur vécu et leur point de vue dans le contexte de la réconciliation. La réussite scolaire des Autochtones, les obstacles systémiques auxquels se buttent les jeunes Autochtones et les approches pour intégrer les cultures, l'histoire et le savoir autochtones au sein des écoles et dans les programmes d'études ont tous fait l'objet des discussions des ministres.
Les ministres ont pu échanger entre eux des exemples d'initiatives récentes ou en cours déployées dans leur province ou leur territoire respectif en réponse aux Appels à l'action de la CVRC liés à l'éducation. Un inventaire récemment dressé par le CMEC des mesures prises par les provinces et les territoires en appui à l'éducation autochtone et des cours comportant un contenu lié aux études autochtones a éclairé leur discussion.
Les ministres se sont penchés sur le travail accompli jusqu'à présent dans la mise en œuvre de l'actuel Plan du CMEC pour l'éducation des Autochtones 2016‑2019, dont le Colloque du CMEC sur l'autochtonisation de la formation du personnel enseignant est un élément important, et ont tenu une première discussion sur de possibles pistes d'action concertée dans l'avenir.
Encore aujourd'hui, les Autochtones ne suivent pas d'études postsecondaires dans la même proportion que les autres groupes de la population au Canada.
Dans les systèmes d'éducation primaire‑secondaire, les taux d'obtention du diplôme chez les élèves autochtones s'améliorent, mais ils demeurent plus faibles que chez les élèves non autochtones. Les provinces et les territoires travaillent pour intégrer les perspectives, les cultures et les langues autochtones dans les programmes d'études. Les élèves autochtones peuvent ainsi être mieux soutenus dans le développement d'un sentiment d'appartenance et de bien‑être, qui favorise l'ouverture de la voie vers la réussite scolaire et personnelle.
Les ministres ont profité de leur séjour à Vancouver pour discuter de la modernisation des cadres de l'éducation autochtone postsecondaire dans le contexte de l'autochtonisation et de la réconciliation. Ils se sont penchés sur deux enjeux clés; l'autochtonisation des établissements, des programmes et des structures de gouvernance de l'éducation postsecondaire, pour que les membres des Premières Nations et des communautés métisses et inuites soient accueillis dans les établissements postsecondaires au Canada et qu'ils s'y sentent chez eux; ainsi que les approches et les options pour le financement des établissements autochtones.
De plus en plus, le personnel éducatif et l'ensemble des Canadiennes et Canadiens reconnaissent l'importance de l'enseignement préscolaire dans cette aventure qu'est l'apprentissage tout au long de la vie. Les ministres ont examiné un éventail d'initiatives et de programmes provinciaux et territoriaux axés sur les jeunes apprenantes et apprenants autochtones et ont pris part à une table ronde pour mettre en commun leurs renseignements et leurs pratiques porteuses.
Bien-être dans les écoles et sur les campus
Les ministres ont poursuivi leur discussion sur le bien‑être des élèves, amorcée à leur réunion de 2017, à Charlottetown, en élargissant cette fois la portée pour englober également le bien‑être de tous les membres de la communauté scolaire, depuis les élèves et le personnel enseignant jusqu'au personnel d'administration et de soutien.
À la lumière d'une série d'études de cas et d'un inventaire pancanadien sur le bien‑être, les ministres ont examiné un grand nombre de sujets, dont la santé mentale et le mieux‑être, la sécurité, ce qui inclut la prévention contre la violence sexuelle, dans les écoles et sur les campus.
Renouvellement du Protocole d'entente relatif à l'enseignement dans la langue de la minorité et à l'enseignement de la langue seconde
Les ministres ont discuté des prochaines étapes pour les négociations, en particulier de la nécessité d'obtenir du gouvernement fédéral une augmentation du financement afin de répondre à la demande croissante en matière de programmes et de services dans la langue de la minorité et de langue seconde. Ce financement n'a connu aucune croissance depuis 2009-2010.
Ils ont également discuté d'autres stratégies afin de veiller à ce que les priorités et la compétence des provinces et des territoires soient respectées dans le contexte du protocole. Ils s'attendent à recevoir rapidement le financement fédéral pour l'année 2018-2019 et ont convenu de faire tous les efforts nécessaires pour assurer la pérennité de leurs programmes à moyen et à court terme.
L'éducation au Canada sur la scène mondiale
Le CMEC joue un rôle sur la scène internationale, notamment en représentant les provinces et les territoires aux réunions internationales liées à l'éducation et ainsi contribuer aux discussions stratégiques pour défendre les positions communes des provinces et des territoires.
Les ministres ont discuté du Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies. Ils ont assisté à une présentation sur l'Objectif de développement durable 4 (ODD 4), lequel vise à « assurer à tous une éducation de qualité inclusive et équitable et à promouvoir des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie », et ont discuté d'approches pour atteindre cet objectif et ses diverses cibles.
Ils ont en outre discuté du projet de Convention mondiale sur la reconnaissance des qualifications de l'enseignement supérieur de l'UNESCO. Cette convention appuierait notamment: la réalisation de l'ODD 4, en continuant à accroître la mobilité étudiante; la reconnaissance des diplômes d'études comme un droit mondial; la cohérence à l'échelle internationale des procédures de reconnaissance des qualifications; et une plus grande coopération internationale.
Compétences globales
Les ministres ont discuté de l'élaboration d'un cadre des compétences globales à l'échelle des systèmes pour aider ces derniers dans leur transition vers une éducation axée sur les compétences. Le CMEC a défini six compétences globales, à savoir : la pensée critique et la résolution de problèmes; l'innovation, la créativité et l'entrepreneuriat; apprendre à apprendre/la conscience de soi et l'apprentissage autonome; la collaboration; la communication; et la citoyenneté mondiale et la durabilité.
En raison de l'assermentation récente d'un nouveau gouvernement, les représentantes et représentants de l'Ontario ont participé à cette réunion à titre d'observateurs. L'Ontario a hâte de travailler sur des questions d'intérêt mutuel avec les provinces et les territoires.