Faites place aux étudiants au parcours non traditionnel
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Dominique Oliver-Dares se souvient des cours d’introduction à sa première année à l’Université Dalhousie. Lorsqu’elle regardait la foule autour d’elle, elle n’apercevait qu’une poignée d’autres étudiants noirs répartis dans la pièce. « C’était très intimidant, confie-t-elle. Parfois, les autres étudiants se connaissent déjà d’ailleurs, ou ils sont simplement plus à l’aise de créer des liens avec les étudiants qui leur ressemblent. Je n’arrivais pas à engager la conversation aussi facilement qu’eux. »
En deuxième année, Mme Oliver-Dares a éprouvé des difficultés dans ses cours en raison de problèmes personnels. Elle s’est alors présentée au centre d’aide aux étudiants noirs de son université. « J’ai commencé à y aller spontanément, pour socialiser. Je n’avais pas vraiment la confiance nécessaire pour demander de l’aide, mais j’ai vu d’autres étudiants obtenir du soutien dans leurs études. J’ai pu expliquer au coordonnateur ce dont j’avais besoin. » Elle a été jumelée à un pair aidant et redirigée vers des ressources sur le campus dont elle ignorait l’existence. Grâce au soutien et au suivi régulier du centre d’aide et de son pair aidant, Mme Oliver-Dares est passée du statut d’étudiante en probation pour figurer sur la liste du doyen. Aujourd’hui étudiante de deuxième année en droit à l’Université Dalhousie, elle agit à titre de pair aidant à son tour.
L’exemple de réussite scolaire de Mme Oliver-Dares correspond aux parcours que les universités canadiennes tentent de reproduire. Les expériences de vie, les attentes et les difficultés des étudiants d’aujourd’hui sont plus diversifiées que celles des générations précédentes. En 2016, le Consortium canadien de recherche sur les étudiants universitaires (CCREU) a sondé les étudiants de première année de 34 universités. Selon ce sondage, 40 pour cent des participants étaient issus des minorités visibles, trois pour cent se déclaraient Autochtones, 11 pour cent étaient étudiants de première génération (aucun de leurs parents n’a suivi d’études postsecondaires), 22 pour cent ont déclaré être handicapés et 34 pour cent avaient un emploi. Ces proportions sont en hausse dans presque chaque catégorie par rapport au précédent sondage des étudiants du CCREU, réalisé en 2013. Comme l’a dit le Conseil ontarien de la qualité de l’enseignement supérieur : « Qu’ils soient plus âgés, travailleurs à temps plein, handicapés, parents célibataires, étudiants de première génération ou autochtones, les étudiants au parcours non traditionnel sont en train de devenir la norme. »
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