Violence conjugale : des maisons à bout de souffle
Montréal, le 23 octobre 2019 – Ces six dernières semaines, nous avons été témoins à travers la série Le Monstre, inspirée du livre autobiographique d’Ingrid Falaise, de l’histoire de « Sophie », une victime de violence conjugale. Tout comme Sophie, combien de femmes subissent encore chaque jour de la violence conjugale au Québec? Combien sont-elles à la vivre en silence ? Combien de femmes de plus pourrait-on aider et accompagner ?
« Aujourd’hui, nous poussons un cri d’alarme. Nos maisons tournent à pleine capacité, nos équipes sont à bout de souffle. Si nous voulons continuer d’aider toutes les Sophie à sortir de leur relation violente, nous avons besoin d’engagements de la part du gouvernement » souligne Mme Chantal Arseneault, présidente du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. « Nous demandons à rencontrer en urgence la ministre de la Santé et des Service sociaux pour trouver ensemble des solutions afin de soutenir les maisons » d’ajouter Mme Arseneault.
En 2018-2019, les 43 maisons d’aide et d’hébergement du Regroupement ont hébergé près de 2 800 femmes et 2 200 enfants. Elles ont offert 17 000 services autres que l’hébergement : consultations externes, accompagnement dans les démarches, suivi post-hébergement, etc. Elles ont répondu à 71 000 demandes de services et d’informations adressées par des femmes, des proches ou d’autres organismes.
Déjà, des maisons ont dû couper dans certains services pour continuer d’assurer l’hébergement des femmes et des enfants fuyant la violence. Certaines sont contraintes de ne mettre qu’une seule intervenante par quart de travail, d’autres doivent établir des listes d’attente pour l’accès aux services sans hébergement ou réduire leurs activités dans la communauté. Les maisons sont également touchées par la pénurie de main-d’œuvre. Dans de nombreuses régions, le recrutement de nouvelles travailleuses est devenu très difficile.
« Sortir de la violence conjugale, ce n’est pas juste quitter son conjoint violent, ça veut dire réorganiser sa vie et celle de ses enfants. Les intervenantes des maisons d’hébergement ont développé une vaste expertise qui leur permet de faire une vraie différence dans la vie des femmes et des enfants qui en sont victimes » précise Mme Arseneault. « Actuellement, les maisons manquent de ressources pour leur offrir toute la gamme de services dont ils et elles ont besoin. Si des solutions ne sont pas trouvées rapidement, c’est la sécurité des femmes et des enfants qui risque d’en pâtir» de conclure Mme Arseneault.
La sécurité des femmes et des enfants, ça n’a pas de prix !
De par sa mission d’éducation, de sensibilisation et d’action, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale.
— 30 —
Information :
Mathilde Trou, coresponsable des dossiers politiques, chargée des communications
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Courriel : mtrou@maisons-femmes.qc.ca
Bureau : 514 878-9134, poste 1603
Cellulaire : 514 998-9110