Témoignages

Trop souvent, on parle à la place des femmes. Trop souvent, on invisibilise de multiples vécus de violences. Comment lutter contre les violences faites aux femmes sans prioriser les voix des premières concernées?

Laissons la parole aux femmes pour parler elles-mêmes de leurs expériences face aux violences systémiques.

Pour proposer un témoignage ou accompagner une femme à témoigner, vous pouvez :
- remplir le formulaire http://bit.ly/2xV5kOd
- participer à la campagne #violencesystémique pendant les #12joursdaction du 24 novembre au 6 décembre
- participer à la Grande soirée "Micro-ouvert contre les violences faites aux femmes", Jeudi 30 novembre à partir de 18h au Théâtre aux Écuries (7285, rue Chabot, métro Fabre)

 

Violée à 11 ans. Une chose entraînant une autre sur une pente descendante, jeune adulte je voulais mettre fin à mes jours. Ce n'est qu'à l'approche de la quarantaine que j'ai réussi à faire une percée, enfin. J'espère ne plus jamais être en survie matérielle, même si je serai toujours une survivante ! J'ai été en couple avec un homme abusif et violent. De 16a36 ans. Nous avons eu un enfant, mais j'ai eu 3grossesses. Je l'ai quitté en janvier 2014.Je dois réapprendre à vivre. Avoir un budget, gérer mon logis, mes horaires, mon fils. Je dois me connaître, mes goût, mes capacités, mon possible. La soirée del événement de violence physique, j'ai sorti en courante de la maison et j'ai demandé l'aide des voisins. Personne n'a pas sorti. Personne n'a pas m'aidé. [...] Quand les policiers sont arrivé et j'ai dit que je parle espagnol et anglais. Les policiers se sont retournés et ne m'ont plus parlé. [...]Et ils ont refusé de me prendre. Inceste

 

J'ai eu un copain violent pendant 7 mois de temps en 2009. Il ne m'a jamais frappée mais il faisait beaucoup de violence psychologique. Il n'était jamais content de rien. Il était toujours négatif sur tout et il se foutait de mes opinions. Quand Monsieur était fâché, il frappait dans les murs, pétait de la vaisselle et lançait tout ce qui lui tombait sur la main. Il m'isolait de mon entourage aussi.Perte d’identité et d’estime de soi, douleurs physiques et psychologiques, peurs, isolement, terreurs nocturne, incapacité à reprendre le contrôle de ma vie, conséquences économiques, désir de vouloir disparaître et être invisible... Violence conjugale (Physique, psychologique, financière) Harcèlement sexuel (cat calling) J'avais 16 ans. Je vais magasiner avec mon ex & sa famille. J'essaie un costume de bain et je prends tout mon courage pour sortir de la cabine d'essayage pour montrer à mon chum. Mon beau-père est juste devant moi et me dis HMMM... Pas mal sexy ça! super fort dans le magasin, en me regardant de façon suggestive. J'avais déjà peur de lui, mais là, j'étais morte de peur, de honte et de culpabilité.

 

J'ai vécu dans une secte religieuse où j'ai été mariée pendant plus de 20 ans. Il nous était recommandé à nous les femmes d'être soumises à nos maris [...] Aller à l'encontre de telles injonctions entraînait un désapprobation sociale, une mise à l'écart de la communauté. [Mon patron] m'a dit : Tsé, je vais te mettre là, dans un an ou deux tu vas faire des bébés, tu vas tout le temps manquer pis je vais mettre qui là? Qui va faire ta job? Ça ne rapporte pas mon investissement.  Je pensais qu'il n'y avait aucun impact et avec les dénonciations qui se passent depuis octobre, ça brasse en dedans. C'est une peine profonde qui vit au creux de moi. J'ai encore de la difficulté à me nommer victime d'abus sexuel, et pourtant j'avais 6 - 7 ans la première fois [...] En thérapie, j'ai réglé plusieurs éléments au cours de ma vie et l'impact positif que ça l'a, c'est que je suis une personne qui essaie d'être bienvaillante envers les autres. Jai coordonné un projet pendant près de deux ans. Je relevais d'un comité de coordination dont l'un des membres me dénigrait sans arrêt et était toujours à l'affût d'erreurs de ma part. Au début, je protestais poliment sans résultat. Finalement, je me suis plainte formellement à l'ensemble du comité mais avant cela, j'ai vécu plusieurs semaines dans un état d'anxiété.

 

 Tres mauvaise estime de soi difficulté d'avoir une vie stable en amour/travail/amitié/ maladies mentales...bref a peu pres toutes les sphere de ma vie  J'ai été hospitalisée en psychiatrie, ou en crise, quand je suis devenue agitée, on m'a déshabillé devant une équipe d'hommes, des gardiens de sécurité, pour nous mettre une jaquette et nous attacher les jambes ouvertes sur un lit. Je ne me suis pas laissée faire et les hommes m'ont eux-mêmes attachés en usant de la force, pour ne pas dire de voix de fait. [...] je crois avoir été soumise à des électrochocs sans mon consentement. J'ai d'ailleurs perdu des capacités cognitives.  La #violence systémique c'est quand une femme monoparentale c'est vu refusé un logement parce qu'elle avait des enfants. L'oncle de ma meilleure amie, lorsque j'avais 15 ans, m'écrivait sur MSN que j'étais sexy, séduisante, que j'avais des  beaux gros seins, et que s'il avait mon âge, il sortirait avec moi et il me ''frencherait''. [...] Mes parents se posaient des questions, mais je minimisais parce que justement, ça restait des paroles et non une agression sous la forme d'un viol. Il restait un homme qui je cotoyais régulièrement et que j'appréciais beaucoup et j'ai senti que ma confiance avait été brisée.

 

J'ai subi de la violence psychologique de la part de mon ex-conjoint pendant plusieurs années. Je me sentais à l'abri de ce genre de choses, puisque je suis une femme éduquée et conscientisée, en couple avec un homme tout aussi éduqué et respectable. Mais graduellement et subtilement, il a abîmé ma confiance en moi, en discréditant mes besoins et mes désirs, en remettant en doute mes choix, en banalisant ma souffrance  Intimidation. J’ai par la suite garder le silence. I was physically, mentally, emotionally and sexually abused for over 20 years and the suffering I endured took years to heal.  J AI ETE HEBERGE [DANS UNE MAISON] POUR FEMMES   JE SUIS ASIATIQUE   MESDAMES   BATTEZ VOUS POUR NOS FILLES SVP MERCI [...] J AI PERDU MON ESTIME DE MOI  GRACE A VOUS INTERVENANTES  JE M EN SORS ET JE SUIS CONTENTE....    MERCI A VOUS TOUTES

 

La violence conjugale c'est très sournois ça te frappe d'un coup mais grâce aux organismes dédiés  à ce fléau JE ET NOUS VAINCRONS! J'ai été victime de violence physique et d'abus sexuel de la part de mon mari. Je me suis marié avec lui en pensant avoir une meilleur vie au Canada. J'ai dû me relocaliser dans un centre d'hébergement et je parle très peu le français ce qui me rend difficile l'accessibilité aux ressources. Mon mari me volait mon argent et je mangeais ses restants de nourriture.  Le fait que j'était victime de violence conjugale monsieur m'humiliait souvent en public, à cause que je dépendais de lui financièrement. Monsieur m'obligeait de marcher pendant une heure alors que j'étais fatigué lorsque je lui demandais d'arrêter , il me menaçait de m'enterrer vivante.  j'ai dû fuir la ville dans laquelle je vivait car ma vie était en danger. Je suis maintenant loin de ma famille qui reste dans mon pays d'origine. Mes souvenirs d'enfance étaient un père qui battait ma mère, moi aussi d'ailleurs pour un oui ou pour un non... souvent des coups, du sang, des viols devant mes yeux naifs de petite fille. Ma pauvre mère a fini par le tuer suite à des derniers coups qui s'accentuaient, cette fois ci plus supportés. [...] après sa sortie de prison [...] elle s'est défenestrée

 

J'ai fait une dépression majeur à cause de la violence conjugale. [...] Présentement, je suis sans emploi car je suis en congé maladie à cause de la violence conjugale. J'ai arrêté mes études pour prendre soin de moi. J'ai perdu confiance et ressente de l'injustice. [...] Malgré tout , je suis contente que les ressources en violence conjugale existent car elles nous aide à survivre. Elles nous aident à se reconstruire. J'ai vécu de la violence psychologique ainsi que de la violence physique de la part de mon ex-conjoint. Les impacts que n'ont pas été juste sur moi mais également sur ma fille et ma famille. Je vivais de la peur, je me sentais faible et j'ai perdu confiance en moi. Mentalement j'étais détruite. Ma fille me voyait souvent pleurer et elle a vécu le stress de la situation. Puis elle a même été témoin de la violence physique que j'ai subi. La violence psychologique est très peu reconnue par le système médicale qui y voit des problèmes d'origine interne, c'est-à-dire à une perception fausse, erronée, du Soi. Or, la violence psychologique, bien que très extérieure au Soi, a un impact flagrant sur la perception que l'on a de soi-même. La violence psychologique m'a amenée donc à vivre plus de violence psychologique et de maltraitance de la part du système médicale  Rape, abasement, death threat by husband. Lack of adequate court system for getting justice. Methodical psychological abuse by partner, then judgement, lack of support, and ostracization by acquaintances. Lack of quality service for abusers. Discrimination as a woman and as an immigrant at work, resulting non-renewal of tenure track position. Misogyny by boss at another job, resulting compromised reputation. Resulting in very low self esteem, questioning myself constantly, stress, and insomnia. To the level of psychological problems.

 

Un collègue qui savait que j'étais lesbienne tente un jour de m'embrasser de force. Il était très grand et m'avait pris dans ses bras de sorte que je ne pouvais à peine bouger. Suite à cela, je dépose une plainte aux ressources humaines et le collègue demande à me rencontrer pour s'expliquer. Il me dit : Tu sais, nous, les européens, on est chaleureux. S'embrasser entre collègues, c'est normal.  Tu sais pas comment tu m'as fais mal, tu sais pas tout ce que j'ai à reconstruire maintenant la tempête passer. Mon coeur est tellement déchirée j'ai pu envie d'aimer, j'ai pu rien à donner de toute façon. Je me sens tellement laide en dedans.  Le système de justice criminelle traite les femmes victimes d'agression sexuelle comme des pions. On voit plusieurs procureurs de la couronne (jamais les mêmes), plusieurs intervenants de l'IVAC, alors qu'on aurait besoin à l'intimité, on est surexposé.  Violence conjugale physique psychologique, verbale,abus financière ,abus sexuel , Perte d'estime ,de confiance ,crainte peur anxiété angoisse ..symptôme poste traumatisme ..j'étais rendue à normalisée banalisé voir meme excusée ses gestes...isolement ..sentiment d'échec d'infériorité je ne me sentais plus comme la mère au foyer mais une baby sitter une ados.une nounou qui ne fait jamais assez son travail

 

Tout d'abord, je suis malheureusement tombé dans le monde de la prostitution et j'ai effectivement rencontré un proxénète. Celui-ci m'a violée, rabaissée, démolie en petits morceaux. Des fois, ses amis venaient et je devais ''m'occuper d'eux'' (j'avais tellement peur que je le faisais). Il y a trois semaines, mon copain a décidé que nous allions avoir une relation sexuelle, sans mon consentement. J’ai figé et j’ai fait la morte. J’ai fermé les yeux et attendu que ce soit terminé. La honte est encore plus grande parce que ce n’est pas la première fois que je subis des violences sexuelles. Mes collègues masculins avaient toujours la chance d'aller se faire faire former pour faire du travail intéressant. Moi, je ne méritais que le travail de bureau, malgré le fait que j'étais autant compétente que mes collègues masculins, j'avais le même diplôme. On m'a refusé des formations, et on m'a ensuite dit que je n'était pas éligible à une promotion, car je n'avais pas fait les dites formations. Mes employeurs disent que mon habillement ne convient pas, que lorsque je me penche ou lorsque je suis en haut d'une échelle, on voit ma peau, et que ça aguiche mes collègues de travail. On voudrait que je porte des cotons ouatés avec un col roulé... Mais est-ce que l'on exige celà de la part d'un homme? Je ne pense pas.

 

 Un patron m'a déjà dit d'aller m'acheter un dildo parce que je m'ennuyait au travail. En recherche d'appartement dans le quartier Rosemont à Montréal cet automne, je me suis fait refuser au moins 3 ou 4 logements qui m'intéressaient lorsque je mentionnais avoir un enfant. La violence psychologique que j'ai vécu de la part de mon conjoint m'a rendu malade. J'ai un diagnostic de Lupus .Suite à une attaque verbale de sa part qui a durée 4 heures j'ai commencé à avoir des douleurs à l'épaule gauche et s'en ai suivi une dégradation globale de ma santé .Perte de poids importante, perte de cheveux et j'ai été alité pendant un bout de temps. Jusqu'en a en avoir des palies de lit. Après une agression sexuelle, la policière m'a demandé si ça faisait longtemps que je connaissais le gars et si c'était notre premier rendez-vous. J'ai dit non, que ça faisait quelque fois qu'on se voyait, mais qu'on s'était rencontrés sur Tinder, que je lui faisais confiance. Elle m'a répondu que ça serait une leçon pour la prochaine fois, de ne pas faire confiance trop facilement.

 

 La violence systémique, c'est entre-autres ne pas pouvoir effectuer des activités qui nous font du bien au moment qui nous font du bien sans ressentir de la peur ou de la rage. C'est de se faire reprocher des choses qu'on aurait dû faire ou n'aurait pas dû faire: t'aurais pas dû lui donner ton numéro de téléphone, qu'est-ce tu fais d'aller courir le soir lorsqu'il fait noir en petite ville de banlieue?, t'aurais dû appeller la police! Ce témoignage est extrait d'un récit, en édition, sur mon vécu, en France, dans les années 70. Elles se sont ajoutées, presque comme une évidence, à différentes formes de violence maternelle et au racisme. Grâce à différentes personnes croisées sur ma route, et plus particulièrement au Québec, où je suis immigrée depuis 1988, je vis une retraite paisible sur l'IDS, et je dis un immense merci aux femmes du Québec. Extraits : Violences physique, psychologique ou verbale… Quel désastre!
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Croisant plusieurs fois la mort dans ce long parcours, Elle, rêvait de vivre sa vie. Elle y a survécu. Aujourd’hui, Elle, témoigne pour espérer pouvoir aider d’autres femmes dans les difficultés de leur vie.. 
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Une semaine plus tard, après ma rentrée au domicile avec mon bébé Tito, je découvris réellement la véritable face cachée de Philippe, quand il eut une nouvelle vraie crise de violence, cette fois envers Tito qui pleurait, alors âgé d’une dizaine de jours. Enragé, il sortit Tito de son petit lit, en le prenant par les pieds et, après l’avoir secoué, le lança, tel un boomerang, vers notre lit attenant au mur de la chambre. Impuissante à deviner son geste, pour pouvoir réagir à son geste, je vis, par la rage de son père, mon fils s’envoler au travers de la chambre pour atterrir, par miracle, sur le lit rempli d’épais coussins du bled, cadeaux de papa. Pour ma part j’ai cru mourir en hurlant, pleurant et suppliant tout en serrant mon fils dans mes bras et remerciant Dieu de l’avoir protégé. Tito n’eut aucune séquelle physique, mais que se passa-t-il dans sa petite tête de nourrisson, hormis ressentir la première peur de sa vie? 
Si Tito n’a pas été un enfant frappé, comme je le fus, la spécialité de Philippe était de me provoquer en se servant de lui. Soit en lui assénant des coups de pieds en passant près de lui ou sous la table lors des repas, soit en le pinçant assez fortement, soit en détruisant ses jouets, ses puzzles, soit en faisant du mal à sa chienne Vodka, que j’ai du donner pour la protéger également. Quand Tito réagissait en me regardant, en silence mais avec les larmes qui remplissaient ses petits yeux bleus, que je lui demandais de cesser. Alors là, sa satisfaction étant à son comble et lui donnait les raisons attendues pour démarrer insultes et violences.
Une autre fois, toujours sur des mensonges, critiques, voire affabulations pour provoquer les disputes, il me secoua tellement fort sur la fenêtre de la même chambre, que trois vitres se cassèrent par la violence des chocs avec ma tête et mon dos. Dans la même situation, il y eut l’armature du divan qui céda sous la violence des coups. Un autre soir à la fin du repas, voulant toujours sortir avec des amis et n’ayant pas le courage, comme à chaque fois, de le faire sans me laisser à terre sous n’importe quel prétexte pour justifier son besoin d’évasion, il cassa un petit vase en opaline posé sur le coin de la table, et voulu me balafrer pour me punir, disait il? Mon réflexe immédiat, engendré par une peur violente et l’instinct de survie, me fit prendre un couteau à bout rond sur la table, et de lui planter dans le bras, quelques secondes. Cette fois c’est lui qui eut peur, le couteau retomba aussitôt, mais, le bras ensanglanté, il s’enfuit et je ne le revis pas de la fin de semaine. Il garde à vie la cicatrice, tel un vaccin du BCG! 
Il y eut deux uniques fois où j’ai osé porter plainte au commissariat, avec certificats médicaux, après la naissance de Tito, il m’a été répondu : Oui madame, mais pour agir nous devons prendre votre mari sur le fait ! Comment prendre un mari sur le fait, sans téléphone à la maison, sans réactions des voisins qui préféraient faire les autruches, sans que qui que ce soit ose appeler la police ? Alors je me suis contentée de certificats médicaux, qui furent, avec l’analyse psychologique des enfants, mes seules défenses lors de mon divorce en 1978, pour lui supprimer le droit de garde afin d’assurer la protection de mes enfants. 
Les mois, les années passant, les obligations familiales en conflit avec l’alcoolisme firent que les crises de violence se multiplièrent. Le rythme des crises variait entre une fois par trimestre, mois ou parfois semaine selon ses fréquentations et ses affabulations. Il passait, sans que qui que ce soit ne s’en rende compte, des pardons, des promesses avec déclarations de doux mots d’amour, des poèmes, et ce toujours en public, aux coups avec menaces de mort et insultes dès que notre porte se refermait. Un vrai " Dr Jekyll and Mr Hyde "! 
Mais avec ces crises à répétitions, se multipliaient également mes prétextes pour cacher les traces des coups, bien que très conscient de ses actes, il veillait toujours à ne pas trop toucher mon visage. J’ai même plusieurs fois dû changer d’emplois quand certaines personnes devenaient trop curieuses sur mes crises de larmes, ou sur certaines traces. Après chaque crise de violence, jusqu’à son départ à l’armée en Août 1970, il y eut beaucoup de " pardons " et encore quelques " faux " moments de bonheur. Tel un souteneur avec sa prostituée, il jouait avec mes émotions comme on joue au yo-yo, tantôt me valorisant, tantôt me traitant de menteuse, tantôt m’humiliant et me rabaissant, avec de si nombreux prétextes et moyens détournés pour en arriver aux coups. Les souvenirs sont encore si douloureux à ce jour que je ne peux et ne veux relater qu’un dixième de toutes ces violences physiques ou verbales. 
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ARTICLES DE PRESSE
Témoignages de presse 2003 – Philppe Chénel - Assises 
PHILIPPE CHÉNEL, accusé d'avoir tué sa femme en la battant, a été condamné hier après-midi à dix ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Hauts-de-Seine. Douze ans de réclusion avaient auparavant été requis par l'avocat général contre cet homme aujourd'hui âgé de 55 ans, qui avait mortellement frappé sa compagne dans leur appartement d'Asnières, le 11 février 2003. La tempête était quasi quotidienne au sein de ce couple qui avait sombré dans l'alcool. Et Claudine portait sur son visage les stigmates des coups qu'elle recevait régulièrement. Les examens médico-psychologiques ont décrit Philippe Chénel comme " un sujet assez vite violent dans ses relations féminines " : l'homme avait d'ailleurs déjà été précédemment condamné à de la prison pour avoir porté la main sur sa compagne.
Le Parisien 
2010… Publié le mardi 14 décembre 2010 à 09H28 
LAON (Aisne). Même si l'audience a été reportée à la suite de la grève des avocats, la présentation de Philippe Chénel devant le tribunal de Laon a mis en lumière la complexité de la personnalité du prévenu. À le voir, à l'entendre s'exprimer et s'expliquer devant la présidente du tribunal correctionnel, on pourrait croire à une erreur de parcours. Pas possible que cet homme posé, que cet ancien directeur adjoint d'une grosse société qui s'adresse au tribunal de manière très posée, avec beaucoup de déférence, puisse avoir la main si lourde au point qu'en un seul coup de poing, il ait fracturé l'os de l'orbite d'Elisabeth, sa compagne, sa " bien aimée ", qu'il lui ait fait subir un véritable calvaire durant deux jours entiers. Tout de suite, ce tout jeune retraité avoue : " Mon problème surtout, c'est l'alcool. " 
Un loup déguisé en agneau 
C'est l'alcool qui lui ferait surtout péter les plombs, qui le transformeraient en un autre homme. Un homme violent avec les femmes. Un simple problème d'alcool ? Ça serait oublier qu'une demi-heure avant, à son arrivée au tribunal, il a insulté violemment les journalistes qui ne lui ont pourtant pas adressé un mot mais qui, il est vrai, l'ont pris en photo à la sortie du fourgon. Ça serait oublié aussi son agacement en s'apercevant que l'avocate qu'il voulait pour assurer sa défense soit remplacée par une autre qu'il a copieusement insultée aussi. Lorsque la sonnerie a retenti dans la salle, indiquant le début de l'audience et l'arrivée des juges, le loup s'est immédiatement transformé en agneau. Le regard dur s'est adouci. Les formules de politesse ont remplacé les grossièretés. Et soudainement, de manière très spontanée, peut-être un peu trop pour ne pas paraître calculateur, il a évoqué sa dévotion pour La Trinité. C'est grâce à sa foi qu'il s'en est sorti, lorsqu'il a été " jeté " en prison. " Sans ça, j'aurai été entièrement brisé ".
Il a endormi la justice. La première condamnation remonte à mars 2002, il est condamné pour violences aggravées. Il a cogné violemment sur sa femme. La sanction est à la hauteur des violences : 1 an de prison, dont six mois fermes avec mandat de dépôt. " Alors qu'il se trouve en sursis probatoire, il réitère les violences. Cette fois, il est condamné à 10 ans de prison pour coups mortels par la cour d'assises de Haute Seine ", explique le procureur Olivier Hussenet. Après sept années passées derrière les barreaux, il sort. Sa liberté conditionnelle, il l'obtient en avril 2010. " Il a su berner l'expert psychiatrique, il a su endormir le juge d'application des peines. Il a une excellente présentation. Derrière son air très raisonnable, respectueux, son profil rassurant, c'est un homme dangereux ".
Elisabeth, sa nouvelle victime, il la rencontre grâce à sa foi. " C'est Monseigneur l'évêque de Soissons qui nous a présentés. Nous sommes tous les deux bénévoles au secours catholique ", dit-il à la barre. Ça faisait un mois qu'il était venu s'installer chez elle, rue du Point-du-Jour, à Laon. De son passé, il ne lui a quasiment rien dit. Et puis le 9 décembre, Philippe Chénel a soudainement vu rouge : " À l'origine des violences, une crise de jalousie, rappelle le procureur Olivier Hussenet. Il voulait qu'elle lui révèle l'adresse de son amant parce qu'il voulait le tuer". Elisabeth n'a rien dit mais elle a beaucoup subi durant deux jours : des violences, des humiliations terribles. " Vous l'avez forcé à vous faire une fellation, vous lui avez fait subir plusieurs attouchements sexuels. Vous l'avez à plusieurs reprises frappée. Le tout sur fond de menaces de mort constantes, en l'espèce - je vais t'étrangler, te fracasser la tête ", énumère la présidente du tribunal. Il la brisait moralement. Le 10 décembre, Elisabeth profitait d'une minute d'inattention pour s'enfuir par la fenêtre de sa chambre, par les toits, " une fuite dangereuse, elle aurait pu se rompre le cou ". Philippe Chénel est interpelé dans le quart d'heure, il a 2,30 grammes d'alcool dans le sang. Elisabeth est, depuis, toujours à l'hôpital. " Elle est anéantie. Il la brisait moralement. Ce n'est plus la même femme ", certifie Me Ghislaine Loizeaux. Philippe Chénel, avant que les juges ne partent délibérer sur son maintien ou non en détention provisoire, a souhaité ajouter maladroitement telle une récitation : "Je regrette profondément. Je demande pardon à Elisabeth et il ne faut pas qu'elle ait peur de moi".
 Pour lui avoir fait vivre un véritable calvaire, en état de récidive légale, il encourt 10 ans de prison. Il sera jugé le 20 janvier à 15 h 30. C'est en prison qu'il va devoir préparer sa défense.
Le tribunal a ordonné une nouvelle expertise psychiatrique. Aurélie BEAUSSART - L'union l'Ardennais abeaussart@journal-lunion.fr 2016….. La Montagne (Tulle) 23 Juil 2016 Julien Bachellerie Philippe Chénel, 66 ans, le compagnon violent écope de trois ans et demi fermes pour violences et séquestration. Le prévenu de 66 ans avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour ce type de faits. Un homme de 66 ans a été présenté en comparution immédiate, hier, devant le tribunal correctionnel de Tulle, et condamné à de la prison ferme pour des violences suivies de séquestration sur sa compagne. Stature mince, un regard droit et un verbe assuré : le Corrézien qui a comparu hier à la barre du tribunal correctionnel de Tulle a fait preuve de beaucoup d’assurance devant les juges. À peine a t’il concédé à la victime des excuses, lancées davantage pour assurer la clémence que par réelle conviction. Pour l’avocate des parties civiles, il s’agit d’un homme dangereux, décrit comme "manipulateur". "Ma cliente, qui était la plus faible de ce groupe, a croisé la route d’un prédateur. Sa seule chance a été de pouvoir lui échapper".
—AdrianaC'est offrir mes services gratuitement parce que tel organisme ne peut pas se le permettre. C'est apprendre plus tard qu'ils ont payé une autre personne pour faire le même travail. Celle-ci est canadienne de souche. Moi, une femme de couleur, et par-dessus tout, une musulmane. C'est difficile d'avoir sa place dans le monde des médias au Québec.
AnonymeJ'ai du attendre le dernier moment avant de me présenter à l'hôpital pour accoucher et ensuite ils m'ont facturer tous les frais à 200% du prix normal. Je ne suis pas couverte par l'assurance maladie du Québec à cause de mon statut migratoire temporaire. Pourtant je travaille ici et j'avais pris une assurance privée, mais elle ne couvre pas le suivi de grossesse et l'accouchement. Sans une carte soleil il est très difficile de trouver un médecin qui accepte de vous accoucher. Il faut donc se présenter en situation d'urgence, dans mon cas j'avais commencé à avoir des saignements, pour être sûre q'ils ne vous refuse pas. L'accouchement s'est quand même plutôt bien passé, grâce à une équipe soignante attentive. Ils m'ont recommandée de rester un jour de plus à l’hôpital mais j'ai du partir car je n'avais pas les moyens de payer une nuit de plus et des soins supplémentaires. Aujourd’hui,hui j'ai encore une dette de plusieurs milliers de dollars à payer et mon enfant, même s'il est citoyen canadien n'est pas couvert non plus par la RAMQ.

— Gloria

 

Dès que je suis entrée en conflit avec un supérieur au travail, je suis devenue la folle, la frustrée, la belle-mère méchante derrière ses chaudrons, celle qui invente des affaires pour se venger et qui est trop émotive pour être raisonnée; tous les clichés sexistes possibles et imaginables pour me faire perdre ma crédibilité. J'ai quitté mon emploi pour préserver ma santé mentale après près d'un an de ce traitement, car l'employeur refusait d'intervenir.

— Anonyme Quand j'ai dit récemment à une jeune médecin que je j'étais lesbienne et n'avais jamais eu de relation sexuelle avec un homme, elle m'a dit qu'elle ne ferait pas d'examen gynécologique interne, comme j'étais vierge. Heu, quoi?! Belle vision hétéro de la sexualité!

— Marie À la naissance de notre fils, ma conjointe et moi avons vécu de la discrimination à l'hôpital. Discrimination... Ou de l'indifférence crasse. À moins que ce ne soit de l'hétérosexisme? À plusieurs reprises, les employés de l'hôpital ont demandé ou dit à ma conjointe: "vous êtes qui, vous?" "Les heures de visite sont terminées, seuls les pères peuvent rester", "vous êtes qui, par rapport à la "mère"?" Etc. Nous avons été perturbées par l'expérience. Ma conjointe ne se sentait pas reconnue dans son rôle de mère.

— Emmanuelle Dans une rencontre avec plusieurs personnes où mon rôle était de représenter les intérêts d'un regroupement communautaire, un homme en situation de pouvoir qui n'a pas l'habitude d'être questionné m'a interrompue à plusieurs reprises pendant ma présentation des recommandations communes de mon regroupement pour réagir défensivement et me dire: "Ce ne sont peut-être pas vos recommandations qui sont le problème, c'est votre ton". Par la suite, après un échange d'arguments qui aurait été considéré tout à fait normal si j'étais un homme, il se tourne vers des collègues et chuchote: "Elle est susceptible, la madame...". Mes arguments ont dûs être répétés par mes collègues masculins pour être semi-écoutés et l'homme en question a ensuite tenté de me retirer du projet pour lequel nous étions réunis. La fragilité de l'égo des hommes qui ont du pouvoir est sans fin.

— Anonyme

 

Un preposé à l'entretien ménager d'un hôtel a parlé à moi et à ma conjointe (nous sommes un couple lesbienne) alors que nous étions seules dans un jaccuzi. Il nous a demandé si nous étions en couple. Nous avons répondu oui. Peu de temps après il nous a demandé si nous avions déjà fait l'amour devant quelqu'un. Je lui ai dit que ses propos étaient innapropriés, mais il a banalisé.

Anaya J'ai été victime d'une agression sexuelle. À l'époque je n'avais que 18 ans depuis quelques mois. Un collègue de travail, que je considérais comme un bon ami, m'avais invité à un évènement que plusieurs connaitrons, piknik électronique. Une fois arrivée, nous avions décidés d'aller prendre un verre, puis deux, puis trois, etc. J'avais la tête qui tournais et je m'amusais comme une folle. Plus tard dans la soirée, il m'a montré qu'il avait de la drogue avec lui. J'étais jeune et je voulais faire mes expériences donc j'ai accepté d'en consommer avec lui. Il avait du pot et de la coke. Après avoir consommé ces drogues, on continuait à boire. Bref, à un moment de la soirée on était tellement bourré qu'on a décidé de rentrer. Il habitait proche et j'avais envie d'aller à la toilette donc lorsqu'il m'a invité à aller chez lui, j'ai dit oui. Aussi, je ne me sentais pas assez alaise pour faire le chemin d'autobus et métro toute seule sous l'influence de tout ce que j'avais prise. On arrive chez lui et à peine 20 minutes passés qu'il tentais déjà de mettre sa main dans mes pantalons. Je lui disais non clairement, cependant je n'étais pas assez moi même pour me défendre. C'est ainsi qu'il m'a violer. Il a profité du fait que j'étais jeune et vulnérable. Cela m'a détruite. Le lendemain, je suis rentrée chez moi en pleurant. J'ai passer des mois à m'isoler, à pleurer. Je n'en ai pas parler à mes parents, encore aujourd'hui ils ne sont pas au courant puisque jamais ils n'auraient compris. Ça m'a prit plus d'un an avant de pouvoir recommencer à faire confiance en un homme. Je n'ai jamais plus consommé de l'alcool en présence d'un homme puisque l'alcool change le jugement des gens et les capacités de se défendre au cas ou... Encore aujourd'hui j'ai des images qui font surfaces, mais heureusement elles ne m'affectent plus autant qu'à mes 18 ans. Je souhaites juste que les jeunes filles fassent attention à elles et qu'elles ne fassent pas confiance en n'importe qui. On se dit toujours que ça n'arrivent qu'aux autres, jusqu'à ce que ça t'arrive à toi aussi.

une jeune victime Je suis une femme transsexuelle et j'ai 2 enfants. Mon fils à l'âge de 5 ans, lors d'une fête d'halloween à l'école, a mis une perruque sur sa tête et a dit: "Regardez moi je suis une fille." L'école a fait une plainte à la DPJ disant que mon changement de genre a troublé l'identité de mon fils. Après avoir donné de nombreuses explications sur mon changement de genre le signalement n'a pas été retenu. 

Mais 5 ans plus tard mes enfants ont été victimes d'agressions sexuelles de la part du fils de 20 ans de ma conjointe. Ma conjointe m'a fait des menaces que si je dénonçais son fils à la police j'allais le regretter. J'ai quand même déposé une plainte et son fils est allé en prison. Ma conjointe m'a dit qu' elle ne me pardonnerait jamais tout le tort que j'ai causé à son fils et ça été la rupture de notre couple. La DPJ a été mis au courant des agressions sexuelles commises par son fils et elle m'a confié la garde complète des enfants. 

J'ai reçu des menaces de mort de la part de mon ex, de son fils, de sa famille et de leurs amis. Quelques semaines plus tard un soir en sortant de chez moi 2 hommes m'ont battue à coup de poings et de pieds et en partant ils m'ont dit: "De la part de mon ex et de son fils en nommant leur noms." J'ai eu le visage en sang, les lèvres fendues, un oeil au beurre noir, une dent cassée, une commotion cérébrale, des côtes fracturées, une déchirure vaginale et de monstrueux ecchymoses partout sur le torse. 

La DPJ a été informée de l'agression et elle a placé mes enfants en famille d'accueil sous prétexte de conflits parentals intenses. Comme si j'étais responsable de l'agression que j'ai subie. En faisant enquête la DPJ a ressorti l'histoire il y avait 5 ans lorsque mon fils a mis une perruque sur sa tête. La DPJ est allée devant le juge pour lui demander de me retirer la garde de mes enfants en prétextant que mon changement de genre a traumatisé mes enfants et a bouleversé leur propre identité de genre. La DPJ a dit que j'ai été égoïsme en changeant de sexe et que j'ai pensé juste à moi et que je n'ai pas réalisé tout le traumatisme que je causais aux enfants. Elle a dit que je n'ai rien fait pour aider mes enfants ni pour les rassurer. Elle a dit que mon fils avait peur de se transformer en fille et que je ne faisais rien pour le rassurer. La DPJ a dit que j'étais déconnectée de la réalité car je ne voulais pas reconnaître le traumatisme que j'ai causé à mes enfants. La DPJ a demandé que mes enfants soient placés avec des garçons pour mon fils et des filles pour ma fille pour leur permettre d'être recadré dans leur propre identité. La DPJ a fait ces allégations sans déposer la moindre preuves, aucun témoignage écrit, aucun témoin, aucun rapport d'expertise. La DPJ a tout simplement affirmé ces faits et le juge a tout avalé. J'ai expliqué au juge tout le cheminement de ma transition qui a duré 2 ans et comment les enfants ont été informés des changements qui m'arrivait. Je répondais à toutes leurs questions. Je leur expliquais que même si mon corps a changé je reste toujours la même personne. Je m'informais de la réaction que les autres enfants et les professeurs ont eue et si les enfants ne subissaient pas d'intimidation au fait qu'ils avait 2 mamans.

Le juge m'a dit: Madame comprenez mon dilemme, j'ai 2 versions différentes et on me demande de trancher. D'après vous qui j'aurais plus tendance à croire vous ou les spécialistes de la DPJ? Le juge a rejeté mon témoignage pas parce que je n'étais pas crédible ou qu'il avait des preuves du contraire. Il rejettait mon témoignage sur le seul fait que j'étais un parent donc pas une spécialiste. Donc tout ce que je disais n'avait aucune valeur à ses yeux. 

Ensuite ils ont poussé encore plus loin l'humiliation car l'avocat de mon ex, l'avocat des enfants, l'avocat de la DPJ et même le juge ont dit que si j'avais subi de la violence conjugale depuis des années et que j'ai été battue de nombreuses fois c'est de ma faute parce que j'avais juste à partir. Ils ont dit que j'avais l'autonomie financière, l'intelligence, la débrouillardise et que c'était 2 fois fois plus de ma faute si j'ai été violentée parce que j'avais juste à partir. 

Oser affirmer ça c'est de mettre sur le dos des femmes la responsabilité des violences qu'elles subissent. Les femmes ne sont pas responsables de la violence qui leurs sont faites elle en sont les victimes. Il y a un consensus dans le système judiciaire et il est très mal vu pour un avocat ou pour un juge d'affimer que si une femme est victime de violence pendant des années c'est de sa faute car elle n'avait qu'à partir. J'ai consulté des avocats et ils m'ont dit que depuis le début de leur carrière ils n'ont jamais entendu ce genre de reproche faite à une femme. Il y a 30 ans ont pouvait entendre ce genre de commentaires dans un tribunal mais plus maintenant. Pourtant en 2017, 3 avocats et un juge ne se sont pas génés pour faire reculer le droit des femmes de 30 ans.

Michounick La troisième fois que je me suis fait agressée sexuellement, j’avais 18 ans. C’était mon copain de l’époque qui m’a sodomisé de force lors d’un de nos rapports sexuels. Je me suis sentie seule et honteuse, je n’avais personne à qui en parler. Je vivais de la violence avec lui. Peu de temps après, j’ai fait une tentative de suicide. Ma famille l’a appris et tout le monde a mis cela sur le dos de la peine d’amour, elle veut mourrir à cause que son copain l’a laissé. La vérité, c’est que cela faisait dix ans que je vivais de la violence, sous toutes ses formes, de la part de ma belle-mère. Tout le monde se fermaient les yeux, parce qu’une femme qui abuse une enfant, cela ne peut pas être si grave que cela. Mais oui, se faire agresser sexuellement par une femme, cela existe aussi.

Amara

 

Récemment, j'ai commencé à être suivie par une jeune médecin qui commence tout juste à pratiquer. Lors de mon premier rendez-vous, elle me demande si je veux faire le Paptest. Je lui dis que oui. Sur la table, elle utilise le spéculum régulier mais elle n'est pas capable de rejoindre mon col. Elle prend ensuite le plus gros spéculum ( je savais même pas qu'il existait) et elle l'insère. Il me fait vraiment mal. Elle le ressort, le lubrifie...toujours très douloureux. Elle veut réessayer avec le plus petit, mais là ça me fait trop mal. Je m'habille et lui demande si ça arrive souvent( j'ai eu environ 7 ou 8 paptest avant ça et toujours bien fonctionné) et elle me répond que c'est à cause de mon surplus de poids!!!! Sur le coup, je n'ai rien dit mais en y repensant, ça n'a franchement aucun bon sens! J'ai plus l'impression qu'elle a passé son  manque d'expérience sur mon poids...

Anonyme Manque de confiance, sentiment de culpabilité.

— Anonyme
Quand j'étais enfant, je ne savais pas que des hommes peuvent avoir une attirance sexuelle pour les enfants...

Quand j'avais dix ans, ma soeur aînée à commencé à sortir avec un homme de 10 ans de plus que moi. Quand il venait visiter ma soeur, il s'arrangeait pour m'isoler avec lui et essayait de m'embrasser avec la langue et me pétrissait les fesses. Ils ont fini par se marier mais le manège de mon beau-frère a continué.

Quand j'étais seule en voiture avec lui, il me "complimentait", me disant que j'étais une femme chaude (à 11, 12 ou 13 ans!), et il a même caressé mes seins, inexistants à l'époque. 

Un jour, ma mère m'a dit "tout le monde sait ce qui se passe, même ta soeur, et il faudrait que ça arrête, parce que ça lui fait de la peine". J'ai donc dit ça à mon beau-frère et il a arrêté, bien qu'il soit, encore aujourd'hui plus "dėmonstratif " avec moi qu'avec ses autres belles-soeurs. 

Ça m'a pris longtemps, et plusieurs thérapies, avant de comprendre que je n'étais pas coupable ni responsable des actions de mon beau-frère, et de l'inaction des adultes autour de moi qui, apparemment, étaient au courant.

Ma mère est décédée depuis plus de dix ans, je ne peux donc pas lui demander si elle croyait vraiment que c'était quelque chose que je voulais. Et je ne veux pas en parler à ma soeur, car je ne sais pas si elle savait vraiment ce qui se passait, et je l'aime trop, ainsi que ma nièce, pour leur causer du chagrin. Également, j'ai peur qu'elles aussi me jugent responsable des agissements d'un homme de 20 ans sur une petite fille de dix ans laissée dans l'ignorance.

— Nathalie J'aimerais vous partager mon histoire et celle des personnes qui vivent avec la fibromyalgie, très majoritairement des femmes.

Savez-vous qu'il n'y a pas si longtemps des femmes ont été enfermées à l'asile puisque cette maladie n'était pas du tout reconnue? Imaginez la violence de ce geste... Imaginez-vous en tant que femme tout à fait saine d'esprit mais aux prises avec cette maladie invisible et douloureuse... Imaginez le traumatisme d'être enfermée alors que vous n'êtes pas folle du tout... Imaginez recevoir des traitements par électrochocs... Imaginez la souffrance que ces femmes ont pu subir, une souffrance physique infligée par la maladie et les traitements, une souffrance psychologique infligée par le système médical...

De nos jours, on envoie plus ces femmes à l'asile. C'est un soulagement. Mais la violence persiste dans le vécu de ces femmes qui sont aux prises avec une maladie qui n'est pas tout à fait reconnue encore aujourd'hui. 

Aucune sécurité sociale évidente pour cette maladie invalidante qui empêche de travailler à temps plein ou parfois même à temps partiel. Plusieurs médecins affirment à ces femmes que la fibromyalgie ça n'existe pas. C'est femmes elles, subissent des douleurs dans tout leur corps, comme si on les battait au quotidien. Quand enfin elles trouvent un médecin qui puissent reconnaître cette fibromyalgie, elles ne sont pas au bout de leur peine. Aucun médicament, aucun traitement, aucune aide réellement efficace. Ces femmes sont alors dépendantes de leurs proches ou du bien-être social pour subsister. Perte d'emploi, perte du logement, faillite personnelle s'en suivent. Autant de coups de poignards encaissés en plus des nombreux deuils... Deuils de notre vie d'avant, perte de nos capacités, perte de liberté, perte de repères, perte de confiance envers le système médical et gouvernemental, perte d'amis, d'amour et de famille parfois.

Prises dans une situation de dépendance financière envers leur conjoint, certaines femmes choisissent de rester dans une relation inappropriée où elles sont jugées et parfois mal traitées. Mais mieux vaut subir encore un peu plus de violence que de se retrouver à la rue, penserons-t-elles.

La violence de la rue de pose au-dessus de ces femmes comme l'épée de Damoclès... Les appels à faire tôt le matin pour tenter de trouver un refuge... Les déplacements d'un refuge à un autre... Les nuits dehors... En plus de virus des douleurs augmenter à cause du stress et de la mauvaise qualité de sommeil et alimentation.

J'aimerais qu'il y ait une aide appropriée pour ces nombreuses femmes et aussi ces hommes qui doivent subir une multitude de violence physique et psychologique.

Je me sens seule et dépourvue.

Si je n'avais pas rencontré mon amoureux cet été je serais l'une de ces femmes qui survivent dans la rue... À la merci des viols, vols et assauts... J'aurais alors tenté d'endurer jusqu'à ce que je n'en puisse plus... Et un jour où mon corps et mon esprit n'auraient plus été capable d'encaisser ces violence digne d'un film d'horreur je me serais probablement procuré du fentanyl pour me suicider ou, à défaut, je me serais lancée du haut du pont Jacques Cartier avec un bloc de béton cadenassé à la cheville pour couler des nuits tranquille dans le fleuve qui berce ma ville.

— La Femme Invisible

 

Moi je pensais que mon corps n’était qu’un objet de désir, qu’il n’avait pour but que de plaire aux garçons. Quand un gars me regardait je me disais qu’il voulait forcément couché avec moi. Je n’ai jamais vu les hommes que comme des obsédés libidineux qui voudraient forcément coucher avec moi. On m’a éduqué en me disant que j’étais jolie, que je plairais, que je n’aurais qu’à choisir le gars que je voudrais. La société m’a fait croire que je devais plaire à tout prix, m’épiler comme les garçons aime, me coiffer comme les garçons aime, me maquiller comme les garçons aime, agir, sourire, parler, m’habiller, seulement dans le but de plaire. Personne ne m’a jamais dit que je pouvais faire ce que je voulais. Personne ne m’a dit que j’avais le droit de dire non, que mon corps m’appartenait et que je n’avais aucune obligation de le partager avec quelqu’un. Personne ne m’a dit que même à son amoureux on peut dire non, et que PERSONNE ne devrait nous toucher si on n’en a pas envie. Personne. Jamais. Encore moins un amoureux en fait car lui est censé te respecter, non ? J’aurai voulu qu’on me dise tout ça. Qu’on me dise que j’ai le droit d’être moi, de me plaire à moi, d’être celle que moi je veux. Que je ne suis pas sur terre pour plaire ou assouvir les pulsions libidineuses des mâles. Que je suis importante. Que je suis intelligente, gentille, drôle, créative, brillante, rayonnante. Que je compte. Que mon avis compte. Si on m’avait expliqué tout ça peut être que j’aurais compris. Que j’aurais su qu’il n’avait pas le droit de me toucher. Que ce que je vivais n’était pas normal. Qu’un mari qui aime sa femme ne la viole pas. Qu’il ne me faisait pas l’amour mais qu’il me violait. Que je ne faisais pas mon " devoir ", que je me faisais agresser. Peut être que si on m’avait appris à me respecter avant de plaire je n’aurais pas été victime de violences sexuelles. Peut être que si un jour quelqu’un m’avait expliqué ce qu’est le consentement j’aurai su que je pouvais le donner, ou pas. La violence systémique c’est aussi cette pression que l’on met sur les jeunes filles, qui les déshumanise. Quand on leur apprend à être des objets sexuels, jolis et dociles. Quand on fait peser sur les filles un devoir sexuel, quand on ne leur explique pas correctement comment elles sont faites ni ce qu’est une relation saine et égalitaire. Quand on leur fait croire qu’elles doivent à tout prix répondre aux attentes des gars. Quand on ne leur donne même pas la chance d’être qui elles sont. Quand on les construits finalement, à s’ignorer, à ne pas se considérer ni se respecter, à accepter le viol et la violence.

— Anonyme J'ai vécu beaucoup de stress et d'angoisse. Mon patron me harcelait psychologiquement à tous mes quarts de travail. Au début, je croyais qu'il avait peut-être raison, que j'étais peut-être une mauvaise serveuse malgré mes années d'expérience... Mais après un certain moment, j'ai compris qu'il sent prenait directement à moi dû au fait que j'étais une femme. Celui-ci utilisait son pouvoir pour me dénigrer devant les autres et aussi quand nous étions seuls. Je ne me suis jamais sentie aussi prise au piège dans une quelconque situation, d'un côté je ne voulais pas aller travailler, j'étais nerveuse de le voir, de ce qu'il allait ENCORE me dire sur mes vêtements, mon approche client, mes champs d’intérêt, ma personnalité, mon intelligence, mes expressions, etc. Et de l'autre côté, je me répétais que j'avais besoin de cet emploi, car je ne pouvais pas démissionner et me retrouver sans aucun revenu (*en plus que c'est très difficile de se trouver un emploi en restauration en janvier...). Cette situation empiétait sur mes études, sur mes discussions avec mes proches et famille sur mon sommeil et sur mon apparence.

— Kate
La violence systémique, c'est nos amis de couple qui n'ont pas voulu prendre parti dans la séparation. Même si je leur avais dit qu'il était violent, ils ne voulaient pas ternir leur image de leur ami, puisqu'il ne leur a rien fait à eux. C'est aussi ma soeur, qui a voulu me faire interner, parce qu'il l'avait convaincu que j'étais folle. Une chance que j'avais mon père, qui a vu clair dans son jeu. Il m'a protégé quand tout s'écroulait autour de moi.

— Sunera Il me fait violence. Mais je ne recule pas. Je le regarde droit dans les yeux. Alors pour lui, ce n'est pas de la violence.

— Olivia

 

Mon conjoint me crie par la tête de la fermer et d’arrêter de pleurer. Parce que tout ce qui arrive est de ma faute. Si je ne l’avait pas poussé à bout il ne serait pas comme ça ... si j’ouvre la bouche pour dire quelque chose, même si c’est calmement, il me dit qu’il s’en calisse et que j’ai intérêt à me tasser de son chemin...Maintenant je ne me sens plus libre d’exprimer mes émotions avec lui, j’ai toujours peur de ses réactions... je me noie tranquillement

— Kelly

 

Le Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes est composé cette année de la Fédération des femmes du Québec, d’Action des femmes handicapées (Montréal), du Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine, du Conseil Québécois LGBT, de DAWN /Réseau d’action des femmes handicapées du Canada, de Femmes Autochtones du Québec, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, de la Fondation Filles d’action, de la Fondation Paroles de femmes, de la Voix des femmes, de la Maison d’Haïti, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, du Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel et du Y des femmes de Montréal. Illustration et conception: Kay Nau

La campagne du Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes est réalisée grâce à une contribution financière du Secrétariat à la Condition féminine.