Dossier spécial PEICA

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Peica

Introduction

Le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, ou PEICA, est une vaste enquête à laquelle 39 pays, dont le Canada, ont participé à partir de 2011. Le PEICA mesure les habiletés et les compétences de base des adultes âgés de 16 à 65 ans en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans un environnement à forte composante technologique (RP-ET). Il collecte également des données sur l’utilisation que les individus font de ces compétences dans leur vie, aussi bien personnelle que professionnelle.

Le PEICA donne un portrait utile de l'utilisation de l'écrit dans notre société. Les résultats confirment qu'un grand nombre de personnes ont des difficultés à comprendre, évaluer et utiliser les informations qui les entourent. L'enquête met en lumière la relation entre les compétences en littératie et les capacités d'apprentissage, et ainsi même la capacité des individus à agir sur leur propre vie. De plus, les résultats du PEICA montrent que la mobilisation quotidienne des compétences en littératie garantit la pérennité de ces compétences.

En montrant les liens entre compétences en littératie, bien-être, santé, emploi et rapport à l'écrit, le PEICA est aussi une base de réflexion pour les organismes et institutions responsables de l'éducation des adultes, qui peuvent l'utiliser pour encore mieux définir leur offre et leurs programmes en fonction des besoins réels de la population.

Une enquête de grande ampleur

À l’échelon international, durant la première ronde de collecte de données, de 2011 à 2012, environ 166 000 adultes ont répondu aux questionnaires dans 24 pays ou régions, dont 22 de l’OCDE. La deuxième ronde s’est déroulée en 2014-2015 dans 9 pays, dont 6 de l’OCDE, avec 50 000 participant-e-s.

Au Canada, environ 27 000 personnes ont répondu aux questionnaires, ce qui représente un des plus grands échantillonnages à l’échelle internationale. Au Québec, 5 911 personnes ont participé.

Outre les résultats canadiens et provinciaux, des sous-échantillonnages ont permis d’avoir des données spécifiques pour les Autochtones, les personnes immigrantes, ainsi que pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire (CLOSM).

C'est la troisième enquête internationale sur la littératie menée par l'OCDE.

Les objectifs et les limites du PEICA

Les données du PEICA permettent de fournir aux pays participants un portrait des compétences des adultes et des lacunes à combler, afin qu’ils aient des faits sur lesquels bâtir leurs politiques en éducation et en formation. L’analyse des résultats montre comment les compétences sont utilisées dans toutes les sphères de la vie, comment elles évoluent au fil du temps, quelles compétences développées à l’école sont effectivement utiles au travail, quels sont les liens entre compétences, emploi, salaire, bien -être, etc.

Les enquêtes précédentes

À l’échelon international, deux enquêtes ont précédé le PEICA, auxquelles le Canada a également participé : d’abord, en 1994, l’Enquête internationale sur l’alphabétisation des adultes (EIAA), puis en 2003 l’Enquête internationale et les compétences des adultes (EIACA).

La première, l’EIAA, a été organisée par l’OCDE et Statistique Canada, menée dans 22 pays, et a permis de recueillir des informations sur les trois compétences suivantes :

compréhension de textes suivis
compréhension de textes schématiques
compréhension de textes au contenu quantitatif.

L’EIACA, menée de 2002 à 2006, ajoute une compétence à évaluer : la résolution de problèmes.

Seuls 9 pays ont participé à cette enquête.

Les nouveautés et les limites du PEICA

Avec un si grand nombre de personnes interrogées, le PEICA offre des données statistiques d’une grande fiabilité. De plus, les compétences évaluées et la façon dont elles sont évaluées reflètent mieux les changements qui ont lieu dans les milieux de travail et dans la société. Ainsi, la compétence en résolution de problème est analysée sous l’angle des technologies. On met par exemple l’emphase sur la capacité d’une personne à trouver une information sur Internet et à en juger de la pertinence. De plus, les participant-e-s pouvaient répondre à l’enquête sur ordinateur, et non plus seulement sur papier. Les personnes qui n’ont pas souhaité utiliser l’ordinateur répondaient à un test sur les composantes de lecture (signification des mots, vocabulaire, traitement des phrases et compréhension de base des passages).

Le questionnaire contextuel, qui est utilisé dans toutes les enquêtes, a été grandement enrichi pour le PEICA. Il a servi à recueillir des données socio-démographiques, des informations sur le parcours éducatif des participant-e-s, l’histoire professionnelle, les pratiques en littératie, numératie et en technologie, au travail ou à la maison.

Un changement majeur concerne l’échelle des compétences. Dans les enquêtes précédentes, on classait les répondante-e-s dans cinq niveaux de compétences et on considérait que le niveau 3 était le seuil de référence pour déterminer qu’une personne peut « fonctionner » dans la société. Les compétences sont maintenant considérées comme un continuum d’aptitudes : les personnes sont plus ou moins compétentes dans un domaine, plutôt que simplement « compétentes » ou « incompétentes ».

Ainsi, dans le PEICA, si une personne obtient un pointage dans le niveau 2, cela ne signifie pas qu’elle est incapable d’accomplir des tâches du niveau 3. Cela signifie qu’elle aura plus de difficultés à le faire de façon constante. De plus, un échelon inférieur au niveau 1 a été introduit dans le PEICA, pour les personnes qui obtiennent un score entre 0 et 175 points.

Avec de tels changements, peut-on faire le lien entre le PEICA et les enquêtes précédentes ?

Cette enquête est si vaste et si différente des précédentes enquêtes qu’il est très difficile d’utiliser ses résultats pour une analyse longitudinale. De plus, on peut regretter que le PEICA s’intéresse seulement à la population âgée de 16 à 65 ans, ce qui laisse de côté une part importante de la population adulte.

Principaux constats pour le Canada

Le Canada se situe dans la moyenne de l’OCDE en littératie. Il compte une plus grande proportion de personnes aux niveaux les plus élevés et les plus faibles en littératie.
Le Canada se classe en dessous de la moyenne de l’OCDE en numératie, et la proportion de Canadien-ne-s aux niveaux les plus faibles dans ce domaine est plus élevée.
Le Canada se classe au-dessus de la moyenne de l'OCDE en RP-E T. Cependant, 17 % des Canadien- ne-s n’ont pas fait l’évaluation parce qu’ils ou elles n’avaient pas les compétences pour être évalué-e-s à l’ordinateur (11 %) ou ont préféré ne pas utiliser l’ordinateur (6 %).
Une grande proportion de Canadiens utilise les TIC, par rapport à la moyenne de l'OCDE.
Les compétences en littératie et en numératie sont les plus élevées chez les Canadiens de 25 à 34 ans.
On observe une différence sur le plan des compétences en numératie entre les hommes et les femmes, et ce, sur l’ensemble du spectre d’âge.
Des niveaux de scolarité plus élevés sont associés à de meilleures compétences en littératie, en numératie et en RP-ET.
En général, la population autochtone affiche des compétences moins élevées que la population non-autochtone du Canada.
Les immigrants présentent de plus faibles niveaux de compétence en littératie et en numératie que la population née au Canada, mais l’écart est moindre au Canada que la moyenne de l’OCDE.
Les personnes qui ont un diplôme d'études secondaires ou un diplôme d'études supérieures indiquent moins souvent avoir des maladies ou des problèmes de santé de longue durée, incluant des handicaps. Plus les compétences s'améliorent, plus les maladies et les limitations diminuent.

Les résultats québecois

En littératie, environ une personne sur cinq (19%) a obtenu un résultat qui la place aux niveaux les plus faibles (niveau 1 ou -1). Ce résultat est inférieur à la moyenne du Canada et de l’OCDE.
En revanche, une personne sur dix (11%) a des compétences élevées en littératie (niveau 4 ou niveau 5).
En numératie, 21% des personnes se placent aux niveaux 1 ou -1, ce qui est proche du résultat canadien mais inférieur à la moyenne de l’OCDE. 11% des personnes ayant participé à l’enquête montrent des compétences élevées en numératie (niveaux 4 ou 5).
19% de la population se classe aux niveaux les plus faibles en RP-ET et 33% se classent aux niveaux 2 et 3. On note que 17% des personnes interrogées n’ont pas effectué l’évaluation pour ce domaine de compétence.
Les personnes en emploi obtiennent de meilleurs scores en littératie et en numératie que les personnes qui sont sans emploi.
La participation à des activités de formation non formelle est plus faible au Québec qu’au Canada (46% contre 58%), et ces activités sont majoritairement liées au travail.
En littératie et en RP-ET, il n’y a pas d’écart selon le sexe. Cependant, les hommes sont plus nombreux que les femmes à se situer aux niveaux les plus élevés en numératie.
Quelles que soient les compétences, ce sont les personnes les plus âgées (46 à 65 ans) qui obtiennent les résultats les plus faibles.

Les communautés linguistiques en situation minoritaire (CLOSM)

Les enquêtes qui ont précédé le PEICA apportaient un constat alarmant : les francophones hors Québec affichent des scores inférieurs à tous les autres groupes des enquêtes, y compris les anglophones du Québec. Aussi bien l'EIAA que l'EIACA ont fait l'objet de rapports thématiques pour les provinces qui comptent une part plus importante de francophones (Manitoba, Ontario, Nouveau-Brunswick).

Dans le cas du PEICA, les données existent, mais n'ont pas été exploitées de façon planifiée : les rapports thématiques pour les communautés francophones en situation minoritaire existent pour l'Ontario et le Nouveau-Brunswick.

Nouveau-Brunswick

Les résultats des francophones du Nouveau-Brunswick sont inférieurs à ceux des anglophones de la province, ceux des francophones du Québec, de l'Ontario et du Manitoba. Plus de 60% des francophones du Nouveau-Brunswick se classent aux échelons inférieurs en littératie et en numératie. Ce constat n'est pas nouveau et s'explique en partie par un taux de scolarisation inférieur, surtout du côté des francophones du nord de la province. De plus, au Nouveau-Brunswick, on observe beaucoup de perte démographique, à cause du départ d'étudiant-e-s et de jeunes en emploi dans d'autres provinces. Enfin, on note que plus de 45% des Néo-Brunswickois qui ont le français pour première langue officielle ont répondu au test en anglais.

Ontario

Les Ontarien-ne-s dont le français est la première langue officielle ont des scores similaires aux anglophones de la province, ce qui est une nette progression par rapport aux enquêtes précédentes. Cette hausse s'explique par l'augmentation des niveaux de scolarité des Franco-Ontarien-ne-s au cours des dernières décennies. Cependant il existe de fortes disparités régionales : en effet, l'Est de l'Ontario, où réside une grande partie de la population francophone, demeure rural et moins scolarisé. On note également que 85,7% des francophones de l'Ontario ont choisi l'anglais pour répondre aux tests du PEICA.

En savoir plus le développement des compétences des adultes dans les CLOSM

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Principaux constats pour le Canada

Les résultats québecois

Les communautés linguistiques en situation minoritaire (CLOSM)

Nouveau-Brunswick

Ontario

Par région

Québec

CLOSM

Canada

International

Par thématique

Santé

Caractéristiques socio-démographiques

TIC