d'enseignement
du travail
et populaire
social et politique
Voici un portrait simplifié des intervenant·es éducation et formation des adultes qui les regroupe en 5 secteurs :
- Les institutions d'enseignement (publiques ou privées)
- Le milieu communautaire et populaire
- Le marché du travail, incluant les syndicats, les entreprises et les formatrices indépendantes
- L'environnement politique
- L'environnement culturel et social
Toutes les intervenantes issues de ces secteurs participent soit à la formation, à son financement ou à des activités de soutien à l'apprentissage, telles que l'orientation ou la reconnaissance des acquis. L'État, quant à lui, a pour rôle de baliser les activités de formation et d'encadrer les processus de certification, de déterminer certaines priorités en plus d'assurer une part importante de son financement. Comme pour toute classification, certaines intervenantes sont au carrefour de plusieurs catégories. Des regroupements, comme l'Institut de coopération pour l'éducation des adultes (ICEA), renforcent les liens entre tous les secteurs.
Les adultes en apprentissage poursuivent différents objectifs : perfectionnement professionnel, alphabétisation, francisation, éducation citoyenne, développement de saines habitudes de vie, etc. De même, les adultes en formation peuvent favoriser différents types d'apprentissage: formel, non-formel, informel, formation à distance, entre autres. Qu'ils et elles soient motivé·es par une intégration plus satisfaisante au marché du travail ou par une meilleure compréhension du monde, les apprenants et apprenantes adultes augmentent dans tous les cas leurs capacités à participer à la société et contribuent à l'enrichissement collectif.
Institutions d'enseignement
Le secteur de l'éducation formelle des adultes – autrement dit, qui mène à une certification reconnue – existe aux niveaux secondaire, collégial et universitaire, et le Ministère de l'Éducation en est responsable.- Au niveau secondaire, on offre, d'une part, un programme de formation générale sous l'égide de la Direction de la formation générale des adultes (DFGA), d’autre part, des programmes de formation professionnelle.
- Au niveau collégial, c'est principalement aux niveaux de la formation professionnelle et technique et de la formation continue qu'on retrouve les adultes. Différents services destinés aux entreprises sont également offerts au pallier collégial.
- Au niveau universitaire, la plupart des adultes se retrouvent dans les services d'éducation permanente, mais aussi dans divers programmes universitaires réguliers, pour la plupart des programmes courts et souvent suivis à temps partiel.
Par ailleurs, aux formes traditionnelles d'enseignement en classe, s'ajoutent la formation à distance et la formation en ligne, offertes aux trois niveaux.
S'il n'y a pas toujours de démarcation claire entre le secteur réservé aux adultes et celui des jeunes, on définira ici comme « adulte » tout·e étudiant·e âgé·e de 17 ans et plus, excluant :
- Les étudiants et étudiantes de 17 à 19 ans qui étudient à temps plein aux niveaux élémentaire et secondaire;
- Les étudiants et étudiantes de 24 ans et moins qui poursuivent des études post-secondaires.
Néanmoins, celles et ceux dont la formation est financée par leur employeur, peu importe leur âge, sont considéré·es comme étant des apprenants et apprenantes adultes.
Milieu communautaire et populaire
L'intervention du milieu communautaire est très diversifiée dans le domaine de l'éducation des adultes :- Activités éducatives dédiées aux apprenants et apprenantes adultes;
- Activités destinées aux formateurs et formatrices;
- Mobilisations militantes visant à défendre le droit ou l'accès à l'éducation.
Qui plus est, la vision de l'éducation et la formation des adultes des intervenant·es du milieu communautaire est relativement spécifique. En effet, elle est souvent axée sur la formation de citoyen·nes autonomes, actives et porteuses de changements sociaux, économiques, culturels et politiques.De même, les démarches pédagogiques sont adaptées aux réalités socio-économiques et culturelles des apprenants et apprenantes, faisant la spécificité et l'originalité des pratiques communautaires en éducation des adultes.
Les intervenant·es du secteur communautaire ont à la fois un public cible et un mandat différents. Certains organismes offrent des activités éducatives et des services d'encadrement dédiées aux apprenants et apprenantes adultes, alors que d'autres sont des regroupements d'organismes d'éducation des adultes, des associations de formateurs et formatrices ou d'étudiant·es adultes.
Ainsi, parmi les groupes communautaires qui offrent des services éducatifs aux adultes, on retrouve, par exemple, les centres d'éducation populaire, les centres d'alphabétisation, les cuisines collectives, des groupes de femmes ou encore des centres d'action bénévole. Outre des activités de formation, ces groupes peuvent aussi dispenser des services d'orientation, d'accompagnement ou d'employabilité.
On retrouve également des regroupements, des associations et des réseaux de formateurs et formatrices ou d'apprenants et apprenantes adultes. La production de recherches, le réseautage, l'organisation de colloques ou d'activités de perfectionnement font de ces regroupements des espaces de réflexion sur les pratiques en ÉFA. Ils ont par aillaurs le mandat de représenter leurs membres auprès des instances gouvernementales et de conscientiser les médias et l'opinion publique aux enjeux qui leur sont spécifiques (alphabétisation, démocratisation de l'éducation, précarité des conditions de travail, etc.).
Depuis la Politique gouvernementale “L'action communautaire une contribution essentielle à l'exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec”, le financement de l'action communautaire en éducation est assuré par différents ministères gouvernementaux. Chaque organisme est relié à un ministère d'attache.
Marché du travail
Les nouvelles technologies, la mondialisation et des changements structurels dans l'organisation du travail ont renouvelé les pratiques et ont constitué des catalyseurs importants de la demande de formation. De plus, la pénurie d'employé·es dans certains secteurs en raison de changements démographiques et l'émergence de nouveaux secteurs amènent de nouvelles clientèles sur le marché du travail.
Au Québec, les stratégies de développement de la main-d'œuvre sont diverses. Elles s'adressent tant aux personnes en emploi qu’aux personnes plus éloignées du marché du travail. Le parcours traditionnel “éducation dans la jeunesse suivie d'un emploi à vie” laisse plutôt place à de fréquents allers-retours entre le marché du travail et celui de la formation.
Ainsi, le secteur du marché du travail s'articule autour de deux axes d'intervention. On peut distinguer, d'une part, le processus d'insertion sur le marché du travail, qui inclut l'accompagnement et le maintien en emploi. D'autre part, on retrouve le perfectionnement des personnes déjà en emploi. Le processus de reconnaissance des acquis traverse les deux axes.
Les syndicats sont très actifs dans la formation de leurs membres, en plus de constituer une source approfondie de connaissances sur l'éducation, la formation et le marché du travail. Les syndicats agissent aussi souvent comme intermédiaires entre les employé·es et les employeurs pour faciliter la mise en place de structures de formation au sein de l'entreprise. Ils favorisent l'accès à la formation de toutes les catégories d'employé·es à l'intérieur de l'entreprise. Les associations professionnelles participent également à l'évaluation et au perfectionnement des compétences de leurs membres.
Les entreprises et employeurs participent au processus de formation en accueillant des stagiaires ou des apprenti·es. Certaines entreprises sont spécialisées en insertion sur le marché du travail. De plus, les entreprises peuvent former leurs employé·es à l'interne (un·e employé·e en forme d'autres) ou à l'externe (auprès des institutions d'enseignement, de Québec Emplois ou encore par l'embauche de formateurs et formatrices spécialisé·es). L'État renforce ce phénomène par la Loi favorisant le développement et la reconnaissance de la main d'œuvre : les entreprises ayant une masse salariale supérieure à 2 millions de dollars doivent investir 1 % de ce montant pour la formation de leurs employé·es.
Certains organismes communautaires offrent toute une série de mesures et de services d'insertion, d'intégration, de maintien, de suivi et d'accompagnement. Ces ressources externes sont principalement financées par Québec Emploi et visent à offrir des services plus précis et adaptés aux groupes que les institutions ont de la difficulté à rejoindre.
De plus, ces trois acteurs participent à l'élaboration des orientations stratégiques de la formation de la main-d'œuvre dans le cadre de nombreux comités consultatifs, tels que la Commission des partenaires du marché du travail, les comités sectoriels de main d'œuvre, les comités consultatifs pour personnes en situation de handicap ou pour personnes immigrantes, et les comités aviseurs pour certaines populations ayant plus de difficultés à intégrer le marché du travail (femmes, jeunes, 45 ans et plus, personnes judiciarisées).
Les deux paliers de gouvernement s'investissent dans la formation de la main d'œuvre :
- Au Québec, le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale chapeaute les principales activités au niveau du marché du travail, notamment par les services de Québec Emploi pour les individus ou les entreprises;
- Au niveau fédéral, Emploi et Développement social Canada finance différents programmes reliés au développement économique, au marché du travail et au perfectionnement de la main-d'œuvre.
L’environnement politique
Gouvernement québécois
L'éducation des adultes est de juridiction provinciale. C'est le Gouvernement du Québec qui établit les programmes de formation des adultes autant au niveau de la formation générale qu'au niveau de la formation menant au marché du travail.
Signataire de la Déclaration d'Hambourg, le Québec a reconnu l'importance et la spécificité de l'éducation et de la formation aux adultes, ce qui s'est traduit au fil des années par :
- La publication d'importants rapports de consultations sur l'éducation des adultes (Parent, Ryan, Jean);
- Le Projet d'éducation permanente (1984);
- L'adoption de la Politique gouvernementale d'éducation des adultes et de formation continue (2002), ayant pour thème “Apprendre tout au long de la vie”, ainsi que d'un plan d'action en matière d'éducation et de formation continue.
Deux ministères principaux s'occupent de l'éducation et la formation des adultes. Le premier est le Ministère de l'Éducation, qui est chargé de la formation générale des adultes et de la formation professionnelle et technique. Le deuxième est le Ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, particulièrement par le biais de Québec Emploi.
Finalement, certains autres ministères (santé et services sociaux, immigration, agriculture, entre autres) font de l'éducation aux adultes à l'intérieur de leurs champs respectifs d'intervention, en plus de financer (en vertu de la Politique sur l'action populaire autonome), les groupes communautaires œuvrant dans leur domaine de compétences.
Politique en éducation des adultes et en formation continue (2002)
Constatant l'importance de l'éducation et de la formation pour la société québécoise, ainsi que le rôle central de l'État dans le domaine, la visée générale de la politique est, d’une part, de stimuler l'expression de la demande de formation, particulièrement pour les populations les plus susceptibles de ne pas le faire, d’autre part, de favoriser l'adaptation de l'offre de formation en partenariat avec le marché du travail. Elle définit quatre orientations structurantes :
- Assurer une formation de base aux adultes;
- Maintenir et rehausser sans cesse le niveau de compétence des adultes;
- Valoriser les acquis et les compétences par une reconnaissance officielle;
- Lever des obstacles à l'accessibilité et à la persévérance.
Gouvernement canadien
L'implication du gouvernement fédéral vient de l'importance capitale accordée à la formation et à l'intégration de la main-d'œuvre dans une économie mondialisée.
La Stratégie d'innovation du Canada (2002) s'inscrit dans cette optique. Elle dresse un portrait de la situation de l'éducation, de la formation et de la main d'œuvre au Canada et définit les principaux paramètres de l'intervention du gouvernement fédéral. Bien qu'elle ne porte pas uniquement sur l'éducation et la formation des adultes, elle contient des éléments qui s'y appliquent, tels que la formation continue de la main d'œuvre, l'éducation post-secondaire et l'intégration des immigrant·es au marché du travail.
Emploi et Développement social Canada est le principal ministère à s'occuper de l'éducation et de la formation de la main d'œuvre, par le biais de divers programmes.
Les activités d'autres Ministères touchent également l'éducation et la formation des adultes. Entre autres, le Ministère du Patrimoine canadien finance certaines activités d'éducation culturelle (arts de la scène, musées, médias, etc.), alors que le Ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada s'occupe de l'éducation et de la formation auprès des Premières Nations, des Inuit et des Métis.
Environnement culturel et social
Généralement, lorsqu'on pense aux intervenant·es en éducation ou en formation des adultes, on pense à l'éducation formelle, c'est-à-dire à une formation structurée visant l'apprentissage. Cependant, l'expérience de vie des adultes inclut un ensemble d'apprentissages non structurés : les apprentissages informels. Ceux-ci prennent place dans l'environnement culturel des individus, qui comprend notamment les médias (dont les médias sociaux), les musées et les bibliothèques. Les divers environnements éducatifs que présentent les contextes de vie familiale, sociale et communautaire constituent également des lieux d'interactions éducatives.